Nouveaux métiers
Gaëlle Le Navenec, biochimiste chez HM-Clause
De nombreux obtenteurs de variétés potagères font appel désormais aux biochimistes pour créer des tomates, des choux ou encore des melons qui “ont du goût”.
Gaëlle Le Navenec a été embauchée par HM-Clause fin 2008 pour ses qualités de biochimiste. A La Bohalle (Maine-et-Loire), elle a participé ainsi à la création du laboratoire de biochimie, devenu un des maillons indispensables de la création de variétés potagères comme les tomates, les melons ou encore les poivrons. « Notre travail est d'analyser et de quantifier dans les génotypes que les sélectionneurs nous confient les molécules liées à la qualité du fruit ou du légume, explique Gaëlle Le Navenec. Nous pouvons mieux répondre alors aux attentes du consommateur en matière de goût mais aussi des distributeurs en ce qui concerne la conservation. Notre service est donc en lien étroit avec celui du sélectionneur mais aussi avec celui du marketing. » Dans le laboratoire, les appareils les plus volumineux (spectrophotomètre, chromatographe liquide à haute pression) sont alignés sur la paillasse. « D'abord les échantillons, congelés ou lyophilisés, sont broyés. Les molécules sont ensuite extraites dans un solvant. Après purification, différentes analyses peuvent se succéder. » La titrimétrie permet le dosage de l'acidité totale de la tomate. Le réfractomètre mesure le taux de Brix. Des dosages plus précis permettent de quantifier le glucose, le fructose et divers acides (citrique, malique ou encore glutamique). Pour augmenter le débit des analyses et les rendre plus fiables, les échantillons sont dosés par méthode enzymatique grâce au spectrophotomètre et aux détecteurs de molécules qui lui sont associés.
Le laboratoire de biochimie est devenu l'un des maillons indispensables de la création de variétés potagères (tomates, melons, poivrons...).
L'analyse par chromatographie liquide haute pression, couplée à différents détecteurs de molécules, permet de quantifier les molécules recherchées. Analyse après analyse, le métier de Gaëlle le Navenec n'est cependant pas routinier. Plusieurs de ses travaux concernent la mise au point de méthodes pour l'étude de caractères physiologiques en lien notamment avec des chercheurs des instituts publics ou privés. Non seulement des dispositifs fiables ont été mis en place pour l'extraction, le dosage mais aussi l'échantillonnage, un élément important du process. « Nous développons aussi des méthodes de routine utiles pour les sélectionneurs afin qu'ils puissent mesurer certains critères par spectrométrie infrarouge dans ses parcelles. » Premiers résultats de cette démarche prometteuse, la gamme de tomates gustatives. Lipso F1, riche de 7 % de sucre supplémentaire qu'une variété petit calibre standard, a été plébiscitée lors de Tomato Tour (cf. fld magazine de janvier 2015), une opération de dégustations en 2014 dans dix-sept villes de France.