L'exemple en Vallée du Rhône
Fruits Union, leader des fruits d'été
Fruits Union se lance dans les pêches sanguines et les nectavignes. Le GIE Les Vergers de l'Hermitage apporte une progression de 40 à 50 % des volumes d'abricots Bergeron.
Après plusieurs réunions, les conseils d'administration des Vergers de l'Hermitage et de Lorifruit en accord avec les autres associés de Fruits Union (Coopérative Saveurs du Jarez, Domaine de l'Ile et Prim'land) ont choisi de fusionner leurs activités commerciales en février dernier (cf. fld hebdo du 12 février 2014). Le groupe pèse donc pour cette campagne 12 500 t d'abricots et 8 000 t de pêches et nectarines. L'objectif de Fruits Union est « de créer une dynamique commerciale et de production pour devenir le leader français des fruits à noyau », indique Vincent Faugier, directeur de Fruits Union. En ce qui concerne la pêche, Fruits Union se lance sur un produit de niche : les pêches sanguines et les nectavignes. « Nous avons planté un verger pour développer ce segment et échantillonner de nouveaux marchés. Cette famille – qui est peu présente – doit nous permettre de développer assez rapidement de nouveaux débouchés en Europe. Il faut compter avec ses qualités originales qui restent à découvrir sur de nombreux circuits commerciaux. Par ailleurs, c'est un segment haut de gamme à haute valeur ajoutée et l'export peut aider à améliorer sa valorisation sur le marché français. » Le segment haut de gamme passera également par la relance du projet de Label Rouge initié dans les années quatre-vingt dans la Vallée du Rhône.
Un projet qui avait été entravé par les difficultés économiques du secteur. « Six producteurs sont entrés cette année dans la démarche qui passe prioritairement par un travail sur le cahier des charges. Nous avons à revoir les capacités des variétés à répondre aux critères concernant les niveaux de sucre, la fermeté, etc. D'ailleurs, il n'est pas exclu que nous introduisions les pêches douces, puisqu'il y aura sélection par le sucre en complément des variétés plus traditionnelles. »
Le Bergeron, cheval de bataille à l'exportDes variétés traditionnelles, qualitatives et haut de gamme, qui doivent partir sur les marchés extérieurs sur le principe imaginé par l'Italie pour les opérateurs commerciaux “Un fruit frais tous les jours”. Dans la Vallée du Rhône, le Bergeron reste le cheval de bataille à l'export. Il est vrai que tout le travail de promotion et ses qualités intrinsèques, sa tenue, ses capacités au stockage et sa disponibilité d'un mois et demi lui ont permis de s'imposer. Le GIE Les Vergers de l'Hermitage apporte dans la corbeille, une progression de 40 à 50 % des volumes de Bergeron qui, jusqu'à présent, ne constituait qu'un tiers du potentiel de Fruits Union. « C'est l'abricot le plus exporté et, grâce à un partenariat avec Val Soleil, nous sommes en mesure de commercialiser à l'étranger entre 30 et 40 % de notre potentiel. »
C'est également l'abricot le plus produit dans la Vallée du Rhône où les deux variétés Bergeron et Orangé de Provence représentent 60 % du verger régional. En ajoutant Orangered, Bergarouge et Bergeval, ces cinq variétés couvrent 75 % des superficies de la région Rhône-Alpes. « Nous sommes dans un équilibre un peu différent avec nos vergers de la Crau, du Gard et de la Vallée du Rhône. Nous avons entrepris depuis plusieurs années des travaux de rénovation du verger avec des variétés nouvelles qui nous permettent d'entrer sur le marché dès le mois de juin avec une offre pertinente. En parallèle, et pour croître plus vite que la demande, nous avons élargi notre calendrier tardif avec des variétés après Bergeron mais en veillant surtout à développer des variétés très qualitatives. »
Pour trouver de nouvelles destinations « à cinq jours de chez nous », Fruits Union fera jouer l'alliance avec Prim'land, « déjà présent dans de nombreux pays et qui dispose de réseaux auxquels nous pourrons accéder. » Fruits Union et ses adhérents ont également bénéficié de la dynamique Abricot en Vallée du Rhône avec les expérimentations et les préconisations de l'Asara(1) qui ont abouti à un calendrier de huit variétés permettant de couvrir toute la saison. « Il est incontestable que l'abricot est une espèce stratégiquement en devenir, même si toutes les variétés nouvelles ne sont pas encore bien connues, conclut Vincent Faugier. Elles ouvrent à de nouvelles concurrences mais le Bergeron résiste bien. »
(1) Asara : Association Stratégie Abricot Rhône-Alpes.