EN DÉTAIL

Fruits et légumes : alertez les bébés !

Tout d'abord une bonne nouvelle. En 2012, malgré un contexte globalement difficile pour la consommation des ménages, le volume d'achats de fruits et légumes frais a progressé de 3 %. Les dépenses, quant à elles, ont atteint leur plus haut niveau observé au cours de ces dernières années (plus de 6,1 %) (1). Les stars gagnantes ? Les clémentines et mandarines du côté des fruits, la salade et les endives pour les légumes. Mais il ne s'agit pas pour autant de relâcher les efforts. Pour changer les attitudes et comportements il faut user de toutes les cordes. Car l'information ne suffit pas. Certains messages sont mêmes contre-productifs et génèrent des comportements contraires à ceux attendus. C'est toute la complexité de la prévention (tabac, alcool, alimentation…). Car ce n'est ni l'accumulation de messages ou de directives ni la connaissance nutritionnelle qui permettront de changer les comportements alimentaires. La vraie bataille est celle du quotidien ; plus précisément celle des pratiques alimentaires au quotidien.

Fort de ce constat, c'est une véritable machine de guerre qui se met en place depuis 2005 sous l'égide d'Interfel. La semaine Fraîch'Attitude a pour objectif de promouvoir les fruits et les légumes frais, et depuis ces trois dernières années, auprès des enfants. Pourquoi ça marche ? Et pourquoi est-on au-delà de l'information ?

D'abord parce que c'est ludique et pédagogique. L'expérience, le plaisir de toucher, manipuler, triturer, le plaisir de concevoir puis de goûter restent un must de la relation au produit, et principalement aux produits alimentaires.

Ensuite parce que c'est participatif. Cette manifestation est le résultat d'une solide politique de partenariat. Les acteurs professionnels de la filière, producteurs, coopératives, expéditeurs, importateurs, grossistes, commerçants spécialistes et de la grande distribution, professionnels de la restauration, diététiciens, mairies, écoles… agissent, en termes de communication, à la manière d'une volée de flèches convergeant vers un même but. La cohérence des modes d'approche renforce les dispositifs.

Et enfin parce que cela contribuera, on l'espère, à faire advenir cette génération de mangeurs créatifs, chère à François Ascher(2), capable de concilier alimentation et esthétique, art de vivre. L'un des enjeux de cette génération est l'expertise dont l'individu aura besoin pour construire son mode alimentaire dans un environnement de consommation de plus en plus complexe. Gageons que des actions de type Fraîch'Attitude contribueront à construire cette expertise.