Trois questions à...
« Freshfel prône une politique forte pour la diversification des marchés à l'exportation »
Philippe Binard, délégué général de Freshfel, qui fait le point sur trois dossiers chauds pour la filière : le programme “Fruits à l'école”, l'embargo russe et les produits phytos.
FLD : Le 17 mars, les Etats membres de l'UE ont donné leur feu vert au budget (150 M€) pour le programme européen “Fruits à l'école” (SFS) pour 2015-2016. Est-ce une bonne nouvelle ?
Philippe Binard : Nous sommes contents de cette décision. Elle montre que le sujet est important pour l'administration européenne. Le SFS fait partie des règlements que la Commission européenne a décidé de retirer dans son souci d'économie et de recentrage sur les grands dossiers. La Pac n'est-elle pas aussi un grand dossier ? On peut s'interroger ! Une évaluation du programme devrait être publiée prochainement. Nous estimons que le SFS répond positivement aux questions existentielles que le commissaire Frans Timmermans se pose en termes de valeur ajoutée européenne, de pertinence, de subsidiarité, de proportionnalité et de bonne gouvernance. N'oublions pas : le SFS représente 0,25 % du budget de la Pac... FLD : Quel est votre sentiment sur l'embargo russe ?
Ph. B. : Il y a trois embargos différents : un technique lié à des considérations phytos et antérieur au 7 août, un économique (chute du rouble, baisse de consommation en Russie) et un politique. Face à cela, et au-delà des mécanismes d'indemnisation, Freshfel prône une politique forte pour la diversification des marchés à l'exportation en appelant les autres pays concernés par l'embargo à ouvrir leurs frontières aux produits européens. Etats-Unis, Australie, Japon sont peu affectés mais restent très protectionnistes. Voilà un grand dossier pour la Commission européenne...
FLD : Et au sujet des produits phytos...
Ph. B. : Nous travaillons sur ce sujet depuis plusieurs années. On aurait pu penser que les deux règlements édités auraient réglé la situation mais il reste encore du travail. Il subsiste de nombreuses zones grises dans l'application de la réglementation actuelle. Il y a un besoin de renforcer la confiance du consommateur. Les rapports de l'Efsa indiquent le très haut niveau de confiance qu'il doit avoir dans les f&l, même si la perception qu'il en a est à tort tout autre !