Freshfel donne son point de vue sur la future OCM fruits et légumes
En pleine période de discussions sur la nouvelle OCM fruits et légumes, l’association Freshfel souhaite que la Commission prenne en compte la diversité des acteurs de la filière.
Par le biais d’un document de réflexion, Freshfel donne son point de vue sur le fonctionnement des organisations de producteurs et de programmes opérationnels de l’actuelle OCM fruits et légumes. Dans son rapport, l’association européenne des fruits et légumes analyse le système actuel du point de vue des négociants et commerçants de fruits et légumes et formule quelques recommandations pour remédier aux faiblesses du système actuel en pleine période de réflexion sur la prochaine OCM.
L’un des principaux points d’achoppement est l’approche unique de la Commission européenne de l’organisation du marché des fruits et légumes en Europe. Laurence Swan, qui préside le groupe de travail promotion pour Freshfel, indique que “l’actuelle OCM se focalise exclusivement sur la filière approvisionnement. De notre point de vue, le temps est venu d’adopter une approche plus holistique de l’organisation du marché et de faire un lien avec la demande en fruits et légumes des consommateurs européens”. Freshfel demande fermement d’inclure une référence à la santé qui mettrait en lumière les bienfaits santé de consommer des fruits et légumes dans la nouvelle OCM. Ce qui pourrait servir de base à la Commission européenne pour développer et donner des outils appropriés pour la promotion des fruits et légumes. Laurence Swan souligne que “les programmes comme ceux développés par l’Université de Wales Bangor ont démontré que les campagnes de communication sur du court terme peuvent significativement modifier les habitudes de consommation”.
Une seconde remarque de Freshfel souligne la nécessité de prendre en compte la diversité des acteurs de la filière. L’association indique que l’OCM a créé de nouvelles sources de concurrence entre producteurs d’un côté et commerçants de l’autre.
L’OCM devrait tenir compte des metteurs en marché
Philippe Binard, secrétaire général de Freshfel, souligne que “plus de 35 % de la totalité des investissements utilisés par les OP par le biais des fonds opérationnels ont servi aux développements et à l’activité marketing. Aussi les organisations de producteurs souvent se concurrencent plutôt qu’elles ne coopèrent avec les sociétés de mise en marché plus spécialisées dans les activités commerciales”.
Pour remédier à cette situation, Freshfel préconise “une totale reconnaissance par le biais de l’OCM de la valeur et de la spécificité des fonctions commerciales des exportateurs, expéditeurs, grossistes, distributeurs et importateurs”. Philippe Binard souligne ainsi que “l’OCM devrait explicitement et de manière moins ambiguë reconnaître la possibilité pour les OP dans l’UE à 25 d’intégrer les négociants et commerçants dans la mise en œuvre des Programmes opérationnels, ou de passer des contrats de développements et d’implémentation de leurs stratégies commerciales avec ces mêmes metteurs en marché.
Pour une meilleure interprétation des lois
Freshfel indique aussi le haut degré de subsidiarité dans l’actuelle OCM, qui autorise les Etats membres à interpréter la législation européenne comme ils le souhaitent, ceci résultant des différences législatives entre les Etats. Certains pays membres par exemple excluent les metteurs en marché dans la participation aux programmes opérationnels ou les empêchent de développer des partenariats avec les producteurs. Freshfel souligne que dans un marché unique, il est important de s’assurer que dans la prochaine OCM, la législation soit appliquée de manière uniforme dans l’UE, afin de prévenir les distorsions de concurrence entre les opérateurs européens, mais plutôt d’optimiser les synergies dans le secteur.