Normes de commercialisation
Freshfel critique la politique de qualité contradictoire de la Commission européenne
Les pays européens travaillent différentes approches pour pallier la suppression des vingt-six normes fruits et légumes de qualité.
Le 28 mai, par voie de communiqué, l’association européenne Freshfel s’interroge sur la politique de démantèlement des normes de commercialisation des fruits et légumes devant entrer en vigueur le 1er juillet. « Ce nouveau règlement va créer la confusion dans le secteur et mettra en péril le bon fonctionnement du marché unique et engendrera des surcoûts sur l’ensemble de la filière de distribution. » Une annonce qui de surcroît s’accompagne, le même jour, de la proposition de la Commission européenne portant sur une série d’actions en faveur des mécanismes de commercialisation des aliments. Il est d’ailleurs très surprenant de constater que la Commission souligne dans le contexte de cette proposition que « les normes de commercialisation et les directives relatives aux produits agricoles sont essentielles à la fois pour garantir une concurrence équitable et éviter que le consommateur ne soit induit en erreur quant aux qualités des produits. » (sic)
Aujourd’hui, différentes approches sont en cours dans toute l’Europe pour pallier la suppression des 26 normes fruits et légumes de qualité et appliquer les normes de base que sont les standards CEE/ONU. La signature d’accords interprofessionnels ou l’introduction de normes privées sont aussi envisagées. « En l’absence de politique européenne claire de qualité, le point de référence est aujourd’hui flou et met en péril le principe de libre-circulation des denrées dans le marché unique », ajoute Freshfel. Selon les estimations de Freshfel, les nouveaux contrôles et l’administratif attenant devrait être mis en application pour plus de 400 f&l pour vérifier que tous les produits sont conformes et commercialisables. Plus particulièrement, cela représenterait un volume additionnel à l’importation de 1,8 million de tonnes de f&l. Et la question se pose quant à la connaissance acquise des contrôleurs de ces nouvelles marchandises arrivant sur le territoire européen. Enfin, « la Commission est très au courant de l’inquiétude de la filière, si plus de temps est nécessaire pour reconsidérer la question, elle pourrait aisément retarder l’entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation », ajoute Philippe Binard. Freshfel a déjà un rendez-vous avec Bruxelles à ce sujet, le 5 juin.