Opération consommation
Frédéric Lefebvre et les enseignes proposent le “panier des essentiels”
Le 6 avril, l’ensemble des enseignes de la distribution s’était donné rendez-vous au ministère. Objectif : proposer un panier de dix produits alimentaires chaque semaine aux alentours de 20 €.
« Nous voulons donner la possibilité aux Français de choisir un panier à un prix aborable pour tous. Ce n’est pas le panier du pauvre », a martelé Frédéric Lefebvre secrétaire d’Etat chargé de la consommation, le 6 avril dernier, en présence des enseignes Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Intermarché, Monoprix, Système U. Ils ont signé une convention pour lancer une nouvelle opération de consommation, le “panier des essentiels”. L’annonce a été suivie d’une présentation dans l’hyper Carrefour de Bercy. Les enseignes se sont engagées à proposer, d’ici fin avril, une sélection hebdomadaire de dix produits minimum, dont un fruit, un légume, une viande, un poisson, un fromage/produit laitier et une boisson. Pour les f&l, Frédéric Lefebvre indique que les GMS s’engagent sur des produits de saison. En revanche, la souplesse est de rigueur sur la politique tarifaire : « Chaque enseigne vendra le “panier des essentiels” comme il l’entend ». L’opération est aussi souple dans l’utilisation de la promotion mise à la disposition de l’Etat. Autre liberté, elles pourront modifier à loisir la composition du panier, avec ou sans MDD. « Nous allons jouer la régionalisation avec la marque U, explique Christian Carrere, de Système U. Les premiers paniers seront proposés en Alsace, le 13 avril. » Monoprix entrera dans la danse le 20 avril. « La première semaine, en f&l, nous privilégierons l’origine France, avec des tomates en grappe et de la Gariguette. » L’enseigne urbaine a choisi de mettre l’accent sur la qualité et la saison. Une guerre des prix est déjà engagée. Chez Casino, son prix est fixé à 18,84 e, contre 18,98 € chez Carrefour. Aussi, devant cette cacophonie, les associations de consommateurs sont dubitatives : « La balle est dans le camp de la grande distribution. Nous attendons de voir comment cette mesure sera mise en œuvre », écrit la CLCV. « L’initiative ne résout pas le problème des prix, dans un contexte de hausse généralisée des prix des produits alimentaires », ajoute-t-elle. Et l’UFC-Que Choisir tranche : cette « mesure a tout du gadget », qu’elle estime « au service de la grande distribution et de la communication gouvernementale ». Une évaluation de l’opération est prévue dans trois mois. Pour l’heure, le dispositif ressemble à s’y méprendre à une PLV supplémentaire créée par le ministère.