Fraises de nos Terroirs: au tour des rondes
Lors du séminaire annuel de “Fraises de nos terroirs”, les 23 et 24 novembre à Saint-Jean de Luz, le président Xavier Mas a annoncé que la section nationale allait porter ses efforts sur le problème de l’identification des fraises rondes françaises.
Le succès de la variété Gariguette est depuis plusieurs années pointé du doigt. La variété française hautement gustative a peu à peu pris tout l’espace. On lui reprochait cette hégémonie qui avait tendance à faire oublier le reste de la production. Or, on constate maintenant des faiblesses en production précoce, liées sans doute à l’envolée des volumes fin mars début avril avec une arrivée massive de Gariguette produite en hors-sol.
Pas question de remettre en question le bilan positif de la variété. “Elle a été une opportunité”, rappelle Xavier Mas, président de “Fraises de nos terroirs”. Elle s’est mieux “démarquée”, ce qui a toujours été la stratégie de la production nationale. Mais les chiffres montrent une nette baisse de la production française sur les dix dernières années et le président évoque “une menace aujourd’hui: celle de ne plus représenter assez de volumes et de désintéresser nos clients nationaux”.
D’où la réflexion engagée par la section nationale pour apporter des solutions et assurer à la production “des perspectives plus positives que ce qu’on a, aujourd’hui, en fraises rondes”.
Identification, emballage et volumes
Première étape: résoudre le “problème d’identification” de la production de fraises rondes. “Nous avons du matériel végétal adapté mais une offre produit pas suffisamment distincte et perceptible par le consommateur”, résume Xavier Mas.
La section nationale veut avoir un discours clair vis-à-vis des variétés “qualitatives et différenciantes” et pense à un nouvel emballage spécifique. Une réflexion est en cours au niveau des bassins de production pour sortir de la barquette 500g. “Nos principaux concurrents ont engagé la même démarche, il s’agit donc de ne pas s’endormir. C’est un défi permanent”, insiste Xavier Mas.
Il y a urgence. Le panorama des dix dernières années met en évidence un bouleversement de la concurrence. De 1994 à 2004, la production mondiale a augmenté de 32 % et la production européenne de 14%. Non seulement la France ne fait pas partie des dix premiers producteurs mondiaux, mais en Europe, elle ne se situe plus qu’au 5e rang. Et elle a pratiquement doublé ses importations pendant la dernière décennie.
Sur une dizaine d’années, les pays qui dominent sont ceux à coût de main-d’œuvre bien inférieur. Ce n’est une surprise pour personne, note Xavier Mas. “La production organisée a choisi une politique qualitative de sélection variétale et de développement de variétés qualitatives. Ce ne sont pas des choix faciles, avec des soucis de rendement notamment”. A Saint-Jean de Luz, la production organisée a réaffirmé que cette politique de différenciation par la qualité restait la voie de développement choisie par “Fraises de nos terroirs”.