Europe
Forum FFA : le Brésil en exemple et la future Pac à verdir sans excès
Le 27 mars se tenait à Bruxelles le 5e Forum de l’agriculture et de l’alimentation (FFA), l’objectif étant de faire le point sur les évolutions agricoles et alimentaires et les perspectives pour répondre à la sécurité alimentaire mondiale et la durabilité. « Nous devons donner des réponses face aux risques en matière de sécurité alimentaire face à la rareté des productions, la volatilité croissante des prix et le rôle de l’agriculture dans les changements climatiques », a rappelé Franz Fischler, président de la Fondation Rise et ancien commissaire européen à l’Agriculture. Le but était double : comment verdir la Pac tout en maintenant la rentabilité de l’agriculture européenne ou encore rassembler agriculture et environnement en gardant à l’esprit productivité et compétitivité du secteur agricole et agroalimentaire.
La matinée a permis au Brésil de présenter sa révolution agricole durable. « Nous associons intensification de la production et pérennisation de l’agriculture avec un programme de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et cela avec le soutien de l’Etat », rapportait Mauricio Lopes de l’Institut de recherche agronomique brésilien (Embrapa). Le débat a permis de replacer toute l’importance de la recherche dans la future Pac. « La recherche pourra favoriser la production en énergie par exemple, augmenter la productivité, mais il faudra trouver un lien entre innovation et recherche », a rappelé Rudolf Strohmeier, directeur général de la DG Recherche à la Commission européenne.
Dacian Ciolos, commissaire européen à l’Agriculture a rappelé : « Le découplage des aides c’est l’histoire. Jusqu’ici la Pac a poussé les agriculteurs à courir après le temps. (.) Nous voulons repenser la place des Pouvoirs publics et des secteurs professionnels dans la gestion de marché. (.) Nous devons revoir le mode d’organisation des filières professionnelles et interprofessionnelles et revoir nos règles de la concurrence. (.) » Et d’annoncer que Bruxelles proposait une boîte à outils “gestion de marché et organisation de filière”. « Le verdissement est un mécanisme de sécurité environnementale pour éviter les excès. C’est ici que se rencontrent les intérêts des producteurs et des consommateurs », a-t-il martelé. Il reste pour cela à obtenir l’aval du Parlement européen et du Conseil. Les débats sont encore loin d’être achevés.