FNPF : le ministère veut s’appuyer sur l’audit
Le Congrès a permis le renouvellement du conseil d’administration. Temps fort du congrès : le traditionnel échange de discours entre le président et le représentant du ministre de l’Agriculture.
C’est un congrès au format plus réduit que d’habitude que la FNPF organisait la semaine dernière à Paris. Le choix de la capitale était aussi une entorse à la coutume qui veut que les congrès des producteurs de fruits se tiennent au cœur d’une région de production. Mais ce congrès n’en reste pas moins “primordial par l’étape importante qu’il marque dans la vie de la fédération avec le renouvellement de son conseil d’administration”, expliquait le président, Pierre Banc. Les congressistes ont pu procéder aux opérations de vote dès le matin. Ils ont pu ensuite débattre avec deux invités de marques : Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, et Tomas Garcia Azcarate, chef du bureau des fruits et légumes à la Commission européenne.
La FNPF demande une mesure de compensation
Mais le temps fort de ce congrès a bien entendu été le traditionnel échange de discours entre le président et le représentant du ministre de l’Agriculture. Avec en toile de fond la grave crise de 2004 : “Les producteurs sont dans une situation dramatique sur le plan économique, explique Pierre Banc. […] La majorité d’entre nous s’estime en sursis en 2005”. Et ce n’est pas les aides débloquées par Hervé Gaymard qui peuvent suffire : “Avec 3 000 e d’aide directe maximum par exploitation et certaines banques plutôt frileuses et donc peu enthousiastes pour mettre en place des prêts de consolidation, […] ces aides n’ont rien réglé pour les producteurs de fruits.” La FNPF demande donc une mesure qui permette “de compenser en trésorerie le montant des charges patronales”.
La question de l’emploi en général est au cœur des préoccupations des producteurs. Pierre Banc est ainsi revenu sur le problème des contrats OMI en dénonçant “l’acharnement des administrations locales à bloquer ces contrats”. Et ce malgré l’engagement d’Hervé Gaymard devant le congrès de la FNPF de 2004 à St-Etienne. Et ce n’est pas la nomination d’un parlementaire en mission sur ces questions qui rassurera les producteurs : “Ce n’est pas une bonne nouvelle pour nous, martèle Pierre Banc. Ce n’est pas de rapports et d’audits que la filière a besoin : il faut maintenant prendre des décisions opérationnelles.”
Dans sa réponse, Michel Cadot, directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, s’est attaché à valoriser les mesures prises à l’automne par Hervé Gaymard, et complétées par Dominique Bussereau notamment par l’augmentation du budget de l’Oniflhor. Sur l’emploi, Michel Cadot a insisté sur le problème des contrats OMI, assurant qu’il ne saurait y avoir de quotas : une instruction a été donnée aux directeurs du travail et aux préfets concernés.
Enfin, sur l’organisation de la filière, le directeur de cabinet s’est essentiellement appuyé sur les conclusions de l’audit, les reprenant à son compte et en faisant, officiellement la politique du ministère pour les mois à venir.