Felcoop prône le retour de la sérénité dans la filière fruits et légumes
La fédération analysera le rapport Guillaume sur la coopération et donnera son sentiment sur les sept chantiers détaillés par l’ancien ministre de l’Agriculture dont certaines propositions devraient faire l’objet d’articles de la future loi d’orientation agricole.
“Les interprofessions sont incontournables dans l’organisation des filières. Nous souhaitons qu’Interfel poursuive son action dans le secteur des fruits et légumes et que toutes les familles professionnelles reviennent s’asseoir autour d’une même table. La crise de 2004 a distendu des liens, mais il est désormais important que tous les opérateurs réfléchissent maintenant aux grandes options futures, notamment pour préserver le revenu des producteurs”, témoigne Jean-Michel Delannoy, le nouveau président de Felcoop à la veille du congrès qu’il présidera à Paris en présence de Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture.
Jean-Michel Delannoy est endivier dans le Nord et président de la coopérative France-Endive. Il met en avant les spécificités de sa structure nationale qui peut jouer un rôle de “facilitateur” dans la sortie de crise de l’interprofession. “L’originalité de Felcoop, c’est bien ses missions transversales qui permettent de conseiller ses membres en cas de fusion ou de coopération plus étroites, voire de retisser des liens distendus pour que renaisse un dialogue salutaire”, souligne Jean-Michel Delannoy. “Il faut donc redéfinir les rôles respectifs de l’interprofession, des sections nationales et des syndicats spécialisés”, ajoute-t-il. Le président de Felcoop se prononce donc pour renforcer les sections nationales produits et leur donner un véritable statut juridique.
“Elles ont un rôle précis dans la gestion des marchés où, en cas de crise, on doit pouvoir intervenir produit par produit”, estime Jean-Michel Delannoy. “Et pour que les relations interprofessionnelles ne soient pas dans un cadre perdant-perdant, il convient d’en définir ses missions : que ce soit en terme d’image des produits, d’accords interprofessionnels ou de discussions professionnelles”, ajoute le président.
Les sept chantiers du rapport Guillaume
Mais ce ne sera pas le seul dossier que Felcoop, qui doit accueillir en son sein les coopératives de fruits et légumes transformés ce 13 avril, compte aborder devant le ministre.
Forte de ses 300 coopératives adhérentes, Felcoop reprendra les sept chantiers du rapport Guillaume sur la coopération, en présence de deux invités d’Europe du Nord : MM. Klaassen, du groupe Greenery (NL), et Karl Schmitz, du système Raiffeisen allemand.
“On n’a pas exploré toute la modernité qu’offrent les statuts de la coopération. Pour Felcoop, ce statut est parfaitement utilisable en l’état et il faut être vigilant à ce qu’il n’évolue pas vers un système purement capitalistique. Les capitaux, que les producteurs mettent dans une coopérative, ne sont pas là pour générer des profits financiers, mais bien pour leur permettre l’accès aux marchés”, précise Jean-Michel Delannoy qui revendique par ailleurs la transparence fiscale.
Il s’oppose à la transformation des réserves en capital social pour permettre la pérennité des coopératives. Pour la fédération enfin, les coopératives de fleurs, fruits, légumes et pommes de terre sont le prolongement exact des exploitations agricoles, une fédération choquée que les dispositions relatives à l’amélioration et à l’assouplissement des 35 heures ne soient pas applicables à l’agriculture ! La présence du ministre de l’Agriculture fournira l’occasion de débattre de la prochaine loi d’orientation. Il s’agit notamment de l’assujettissement à la taxe professionnelle qui permettrait d’abonder un fonds de restructuration spécifique aux coopératives.
Enfin, le président de Felcoop devrait aborder la question du coefficient multiplicateur qui figure parmi les nouvelles dispositions permises par la loi sur le développement des territoires ruraux.