Felcoop : le transfert de propriété doit être obligatoire pour les OP
C’est au congrès de Felcoop que Dominique Bussereau a réservé sa première intervention devant la filière des fruits et légumes depuis sa nomination le 29 novembre dernier au ministère de l’Agriculture. Et comme il s’agissait aussi du premier congrès du nouveau président de la fédération des coop de F&L depuis son élection, on peut dire que c’était un congrès de novices. De novices, mais pas d’amateurs. Car les discours échangés par les deux hommes étaient très politiques. Il faut dire qu’il y avait de la matière, et Jean-Michel Delannoy a tenu à n’oublier aucun des dossiers en cours.
Il a donc été question de la réforme du statut des coopératives, prévue par la future loi d’orientation agricole, et qui reprend les grandes lignes du rapport Guillaume. Une réforme qui, pour Felcoop, fait la part trop belle aux grandes coop céréalières sans prendre assez en compte les spécificités des autres secteurs.
“Le rapport Guillaume (Coopération agricole : les sept chantiers de la réforme) n’est pas forcément assimilable aux sept piliers de la sagesse”, estime Jean-Michel Delannoy avant d’ajouter : “Pour nos productions, nous estimons que le statut actuel de la coopération est d’une étonnante modernité”. Autre préoccupation de Felcoop : l’organisation de la filière. Si Jean-Michel Delannoy peut se “féliciter “d’une récente prise de position du Caf et du CSO considérant le transfert de propriété indispensable pour être reconnu organisation de producteurs, le ministre a été moins catégorique : “Le transfert de propriété du producteur vers l’OP doit être encouragé”, s’est-il contenté de déclarer.
Mobilisation autour d’un projet commun
Sur Interfel, le président Delannoy s’est voulu d’un optimisme modéré : “La crise vécue depuis six mois est, nous l’espérons, en voie de règlement”. Pour le ministre de l’Agriculture, “les Pouvoirs publics, comme les familles membres de l’interprofession, doivent remobiliser Interfel autour d’un projet commun”. “Peut-être faudra-t-il recentrer les missions d’Interfel sans l’impliquer dans la gestion des crises”, a-t-il ajouté.
Dominique Bussereau n’a en revanche pas été très précis sur les arrêtés et décrets attendus pour rendre applicables certaines dispositions de la loi sur le développement des territoires ruraux (interdiction des 3 R, coefficient multiplicateur,…). “Nous rédigeons actuellement les textes d’application de ces dispositions”, a-t-il déclaré. Une position qu’il a réitérée l’après-midi en répondant à une question du député (UMP) de Vaucluse Jean-Michel Ferrand.
Quant à l’OCM f&l, Dominique Bussereau a reconnu qu’elle devait être “simplifiée de manière à sécuriser les organisations de producteurs”.