Fedepom à Dunkerque : « On a tant de choses à faire ensemble ! »
Toutes les conditions semblent réunies pour que les pommes de terre françaises soient exportées à partir de Dunkerque. La CMA CGM est prête à en faire la démonstration.
Dunkerque est-il « un grand loupé », comme l'affirmait Luc Lemaire lors d'une rencontre tripartite Fedepom, CMA CGM et Grand Port Maritime de Dunkerque ? En tout cas, force est de constater que l'exportation de pommes de terre françaises passe toujours via les ports belges et hollandais. « Il y a une différence de 500 à 1 000 € par conteneur entre Le Havre et la Hollande », explique un autre négociant français lors de cette journée du 11 mars organisée conjointement par Fedepom et le port dunkerquois. Le premier port français d'importation de fruits et légumes en conteneurs est toujours à la recherche de nouveaux trafics. Mais cherche surtout à rompre avec de vieux réflexes, et tente de rivaliser avec cette “fluidité” qui fait la réputation de nos voisins du Nord. Le moment est sûrement propice. C'est la raison pour laquelle Fedepom a souhaité provoquer cette rencontre dont l'idée a germé à Berlin. Aujourd'hui, Dunkerque, qui se revendique désormais comme « un port régionaliste », n'hésite pas à mettre en avant ses atouts. Un port accessible en 90 min (alors qu'il faut 15 heures à Anvers), un tirant d'eau de 14 m, un quai à conteneurs performant, un service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire (SIVEP) opérationnel dès 2015, plus de mouvements sociaux... En outre, le deuxième port français dispose d'opérateurs spécialisés comme Daily Fresh ou Dunfresh. La création d'une nouvelle offre maritime CMA CGM en 2013 peut être déterminante. Avec ses nouvelles lignes, l'armement peut séduire les négociants français, notamment avec sa flotte de conteneurs à température dirigée (170 000 TEU en 2014) qu'il veut faire tourner au maximum. « On sait mettre les opérateurs hollandais et français sur un même pied d'égalité », explique Nadina Rakotonanahary, responsable commerciale Reefer France. Mais les négociants français ont cependant une exigence : « Avoir une tarification qui reste identique toute la saison et ne pas passer son temps à négocier ». Message reçu par l'opérateur maritime : « Faites-nous confiance et confiez-nous vos marchandises pour qu'on puisse les acheminer à vos clients ! » Car CMA CGM peut aussi assister les opérateurs dans les différents pays pour la réception des marchandises.