Export : état des lieux après six mois d'embargo
FDA International se veut réactif
Un début d'année difficile s'annonce pour le marché de la pomme. L'embargo russe est en train de modifier l'échiquier international. Tout va dépendre des stocks.
FDA International exporte principalement des pommes, des poires, des kiwis et des échalotes. La société est donc impactée par l'embargo russe. « Nous le sommes de façon indirecte puisque nous commercialisons peu vers la Russie, explique Christophe Artero, le dirigeant de FDA International. Cependant, nous devons être très réactifs et nous adapter dans ces conditions difficiles. Nous nous retrouvons avec de nouveaux concurrents sur le marché européen de la pomme, d'abord la Pologne qui opérait à 80 % avec ce pays mais aussi avec les exportateurs qui doivent trouver maintenant de nouveaux débouchés. Et nous faisons face à une production européenne plus abondante que l'an passé. » Mais toutes les variétés ne sont pas touchées de la même façon. « Les variétés club et Royal Gala ne sont pas concernées. Cette dernière est appréciée au niveau mondial et trouve facilement preneur. Ce qui n'est pas le cas de Golden et Granny Smith, achetées par les Russes qui privilégient les forts calibres. Ces deux variétés ne peuvent être commercialisées en Amérique du Sud, au Moyen-Orient ou encore en Asie. Une partie toutefois des Golden en vert a dû être acheminée vers le Royaume-Uni. »
Un mois de janvier décisif
Selon Christophe Artero, le prix de la Golden est de 10 % inférieur au cours de l'an passé. Mais tout dépend aussi de l'origine. La Golden du Limousin ne subit pas les mêmes soubresauts. Les variétés destinées au marché russe sont toujours stockées en chambres froides. Le mois de janvier sera donc décisif. Un bilan permettra de chiffrer les volumes vendus et ceux qui sont encore en stock. « Du fait des volumes stockés qui pourraient s'avérer plus importants que d'habitude, la saison va s'allonger », signale-t-il. Comment vont réagir les opérateurs quand les pommes de l'hémisphère Sud vont arriver sur le marché ? Il semblerait que la préférence française et communautaire soit privilégiée, même si, par exemple, l'Afrique du Sud devrait envoyer des pommes en Allemagne et au Royaume-Uni. En clair, les importations devraient chuter. L'embargo russe est en train de modifier complètement l'échiquier international. Pour les Sud-Américains, la destination principale de leurs pommes n'est plus le marché européen mais l'Asie, l'Inde et maintenant la Russie. « C'est peut-être notre chance », souligne Christophe Artero. La pression sera moins forte à l'importation en début d'année.
Si les conditions de vente de la pomme sont difficiles, celles de l'échalote ne le sont pas moins. Mais pour une autre raison. Le marché vers la Californie se ferme alors qu'il était encore important il y a deux ans. Les Américains apprécient de plus en plus ce produit d'Anjou. Déjà producteurs d'oignons, il leur est facile techniquement de se lancer dans l'échalote pour répondre à la demande de leurs consommateurs, en misant sur l'échalote de semis (FDA International commercialise l'échalote traditionnelle issue de la multiplication des bulbes). Il est aisé de se procurer de la semence vue l'envergure internationale des obtenteurs. Mais des perspectives se dessinent. Une demande d'ARP (analyse des risques phytos) a été demandée il y a plusieurs années pour exporter les échalotes vers le Brésil. Les opérateurs espèrent un dénouement rapide de la procédure.