Aller au contenu principal

Bio
Faut-il rétribuer le bio pour services rendus à l’environnement ?

Une des tables rondes du Séminaire international de l’agriculture bio, le 18 juin, s’est intéressée à la question des paiements pour services environnementaux.

En Suisse, des paiements directs peuvent représenter la moitié du revenu de l'exploitation.
© Bio Suisse

« L’agriculture produit des externalités, positives ou négatives, sur l’environnement et les aspects sociétaux, résume Vincent Martinet, directeur de recherche à l’Inra. Le régulateur intervient pour pousser les externalités positives et freiner les négatives : par des interdictions de molécules, par des taxes, par des aides, et par des paiements pour services environnementaux (PSE). Grosso modo, on rémunère les bonnes pratiques, et le bio en produit beaucoup. Mais se posent de nombreuses questions : sur quels services rendus ? Évaluation des moyens ou des résultats ? Quel niveau de rémunération ? Et qui rémunère-t-on ? Car on a des agriculteurs non bio très vertueux et des agricultures bio qui font n’importe quoi. Le label AB seul ne doit pas être bénéficiaire des PSE. » La Haute-Garonne a mis en place une expérimentation PSE pour protéger ses bassins hydriques : une note sur 30 points et reposant sur trois indicateurs (1) permet d’obtenir une rémunération plus ou moins importante.

« C’est aussi aux consommateurs, aux grossistes… de montrer que le bio a un prix ! »

La Suisse pratique un système comparable aux PSE depuis 1993, qu’elle a rendu obligatoire en 1999. « La certification bio ou les Prestations écologiques requises (2) sont obligatoires depuis 1999 pour bénéficier des paiements directs, qui sont un soutien de l’État non lié à la production, explique Pascal Olivier, responsable de l’antenne romande Bio Suisse. Ces paiements directs sont hyper importants en Suisse, ils peuvent représenter la moitié du revenu de l’exploitation ! Donc en Suisse quasiment tout le monde est bio. Mais attention à ce que l’État ne se substitue pas au marché ! C’est aussi aux consommateurs, aux grossistes… de montrer que le bio a un prix. »

(1) : Les trois indicateurs donnent chacun une note sur dix : la diversité de l’assolement (avec des points de pénalité si une même culture représente plus de 10 % de l’exploitation) ; l’extensivité des pratiques (prise en compte des doses utilisées de phytos, de l’azote…) ; les infrastructures écologiques (haies, lisières, prairies humides…).

(2) : Exigences des prestations écologiques requises : assolement régulier, protection appropriée du sol, utilisation ciblée des produits de traitement des plantes, au moins 7 % de surfaces de promotion de la biodiversité, etc.

La Suisse a rendu les prestations écologiques requises obligatoires en 1999.

Les plus lus

des boîtes de conserve sur une ligne dans une usine de légumes en conserve
Quel est le seul légume en conserve qui a observé une croissance des ventes en 2024 ?

L’Unilet, l’interprofession française des légumes en conserve et surgelés, vient de publier les chiffres 2024. Après une année…

communication du ministère de l'Agriculture et de la Forêt de Turquie sur les gelées tardives d'avril 2025
Turquie : gel tardif et chutes de neige déciment les vergers de fruits à noyau et les vignes

Dans certaines régions, les températures ont chuté à -15°C. Les abricotiers, les cerisiers, les pruniers, les pêchers, les…

Cinq personnes débattent sur un salon. avec un écran géant en arrière fond
Abricot : à quoi s’attendre pour la récolte européenne 2025 ?

Medfel a fait le point sur les récoltes d’abricot en France, en Italie, en Espagne et en Grèce. Les quatre pays producteurs…

Guerre des prix et origine des fruits et légumes : Lidl et les distributeurs en ligne de mire

D’un côté, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France attaque directement Lidl sur les prix pratiqués « depuis…

Quatre personnes présentent des prévisions de plantation sur un salon
Melon : à Medfel, une baisse inédite des surfaces est annoncée pour 2025

Les trois bassins de production de melons que sont la France, l'Espagne et le Maroc sont concernés par la baisse de surfaces.…

tranches de melon charentais
Prix du melon : accord oral des enseignes à « ne pas dégainer à 0,99 € » en 2025

L’AIM poursuit ses travaux pour mieux valoriser le melon et endiguer la perte des surfaces. A Medfel, l'interprofession a…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes