Exportations : le pavillon français est-il en souffrance ?
Avec plus de 1,6 milliard de tonnes de fruits et légumes frais exportées, la France est le troisième exportateur européen derrière l’Espagne et l’Italie et avec des produits leader comme les pommes, les endives, les noix ou encore les échalotes. Dans quels pays l’exportation française peut-elle aborder de nouveaux marchés pour augmenter son activité ? C’est pour tenter de trouver une réponse à cette question que Ubifrance et Interfel avaient convié attachés agricoles et professionnels la semaine dernière dans les locaux de l’interprofession.
A l’écoute des diverses interventions, force semble de constater que le produit français peut rencontrer des difficultés à pénétrer de nouveaux marchés. Des problèmes d’ordre concurrentiel en premier lieu : la pression des exportations fruitières américaines sur certaines zones en développement (comme l’Inde) mettraient presque hors-jeu l’offre française (et européenne au demeurant).
Développement de l’arsenal phytosanitaire
Des problèmes “éco-politiques” ensuite : certains pays ont développé, parfois au-delà du raisonnable, leur arsenal phytosanitaire à l’entrée de leur marché, pour compenser les effets de l’Uruguay Round. On aura ainsi appris qu’il faut éviter les étiquettes code-barres pour exporter à Taïwan, question de “compréhension”. Face à cela, la fragmentation de l’exportation européenne, manquant de coordination, n’apporte pas de solution.
Des problèmes stratégiques enfin : est-il vraiment nécessaire de s’arc-bouter à exporter un produit dans un pays qui en produit déjà suffisamment, faisait remarquer un intervenant.
De même, la qualité de produit français, reconnue, n’est pas toujours en phase avec les moyens des consommateurs visés (dans les pays de l’Est par exemple). Mais, d’un autre côté, la réussite de fruits comme l’abricot plaide aussi pour le plus qualité.
Ce qui aura percé dans le colloque, c’est qu’il existe plus une régionalisation du sourcing qu’une vraie mondialisation : les Philippines et le Vietnam sont de grands fournisseurs de la Chine, comme la Lituanie l’est pour la Pologne.