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Provence-Alpes-Côte d'Azur
Exploitation Novi, spécialiste de l'export de salades

Il a fallu trois générations pour que l'Exploitation Novi, à Arles, passe du statut de producteur/maraîcher à celui de producteur/exportateur indépendant, spécialiste de la salade.

Mes parents, indique Mireille Novi, gérante de l'entreprise, étaient des maraîchers locaux. Lorsque nous nous sommes installés avec Claude mon époux en 1975, nous avons suivi leurs traces. Nous avons démarré avec des salades, des courgettes, des tomates, des concombres puis du melon. C'était l'époque où celui de Cavaillon rayonnait. Par la suite, nous avons restructuré l'entreprise en nous lançant dans la culture des salades qui a pris une place de premier rang. » La salade a connu une forte progression avec l'arrivée de leurs deux fils, Franck et Alexandre. Ils se sont installés sur deux structures d'exploitation complémentaires à celle de leurs parents, mais avec l'idée de faire de la salade le fer de lance de l'entreprise.

Aujourd'hui les trois exploitations fournissent 3,5 millions de pieds, dont 98 % sont commercialisés à l'export. « En 2005, nous avons créé la SARL Exploitation Novi pour écouler notre production. Nous avons réalisé que la structure d'export était au service des exploitations alors que maintenant les structures d'exploitation sont au service de la structure d'export. Mes parents travaillaient beaucoup avec des expéditeurs qui commercialisaient des variétés adaptées à l'export. Nos premiers clients étaient des opérateurs belges. Rapidement nous sommes arrivés à 100 % d'approvisionnement en propre avant de passer à une autre dimension. Mais nous n'avons toujours pas de gamme pour satisfaire la distribution française », précise Franck Novi, responsable de la production, qui privilégie la gamme des lollos (en majorité des rouges) qui représente l'essentiel du potentiel des trois exploitations. Suivent les feuilles de chêne, laitues pommées et les batavias, essentiellement commercialisées en Suisse. « Nous visons surtout les marchés helvétiques avec des fournisseurs de la grande distribution et aussi allemand, néerlandais, belge et britannique avec une majorité d'importateurs grossistes L'harmonisation des LMR au niveau européen a été une avancée positive pour notre travail, même si certains clients vont encore plus loin concernant les matières actives ou le cumul de résidus. Nous nous adaptons au cahier des charges de nos acheteurs, indique Alexandre Novi, responsable des ventes. Mais, par philosophie, nous avons tendance à mettre moins d'intrants que les maximales autorisées. » C'est le travail de Claude Novi, responsable du suivi de la production et de la qualité produit. « Mon mari considère qu'au bout de la chaîne, il y a des enfants qui consomment nos salades, souligne Mireille Novi. C'est pourquoi il est très attentif et suit quotidiennement les cultures afin de déclencher, le cas échéant, des interventions. C'est un mode de fonctionnement qui est apprécié de nos clients. »

Partenariat avec des producteurs locaux

Les salades sont produites sous tunnel. Pour celles de plein champ, des partenariats ont été noués avec des producteurs locaux afin de compléter la gamme et tenir un calendrier de commercialisation à l'exportation, cohérent toute la saison hivernale. « Nous travaillons avec des producteurs dont les exploitations sont situées en moyenne à une vingtaine de kilomètres autour de nous, ce qui procure souplesse et réactivité, ajoute Alexandre Novi. Nous les avons aidés à mettre en place des itinéraires culturaux similaires aux nôtres pour garantir l'homogénéité de la production et nos standards qualitatifs. Nous établissons également des plannings de plantation ou encore une répartition efficace des variétés. Nous jouons le rôle d'aiguillon et je ne suis pas peu fier d'avoir incité et convaincu un de nos producteurs partenaires à nous rejoindre dans notre démarche GlobalGap. »

Tout le monde semble y trouver son compte. « Nous fonctionnons prioritairement sur la relation producteur/producteur. Il m'est arrivé de refuser des ventes au prix proposé car cela m'aurait contraint à sous-payer nos partenaires. Certains clients considèrent que, parce que nous sommes producteurs, nous devons vendre moins cher. Nous comprenons leurs besoins, mais ils doivent admettre nos contraintes, notamment le fait qu'être producteur et exportateur, c'est doubler la prise de risques. Nos clients savent que certaines salades ne sont pas produites sur nos propres exploitations. Ils n'y trouvent rien à redire considérant que c'est de la lisibilité concernant leur approvisionnement. »

La salade est cultivée pendant cinq mois

Cette année, les plantations ont débuté le 25 septembre. Elles donneront des récoltes sur deux rotations ininterrompues, depuis la mi-novembre jusqu'à la mi-avril. Les semis sont organises en bloc de serres pour avoir toutes les variétés tout le temps et une homogénéité de pratiques culturales. « Avec l'historique phyto de chaque mini-plant mis en terre, nous avons une traçabilité totale de la plantation à la récolte. En ce qui concerne les analyses, nous procédons par bloc et dans la mesure des traitements appliqués, pour ne rechercher que les résidus de matières actives utilisées. La journée commence par la vente et nos clients aiment savoir ce qui se passe sur les exploitations. Nous coupons en fonction des demandes et nous complétons avec nos producteurs partenaires. Dans l'absolu, une salade commandée à 7 heures peut être coupée à 8 et être prête pour l'expédition à 10 heures. C'est un gage de fraîcheur. »

Réalisation de colis mixtes contenant de trois à quatre variétés

La production est commercialisée sous la marque “Exploitation Novi” en vrac colis bois, Europool, Ifco ou en colis mixtes. « Nous réalisons beaucoup de colis mixtes avec trois à quatre variétés en huit-neuf pièces qui sont essentiellement destinés aux détaillants et aux restaurateurs. »

Alexandre Novi admet que l'Exploitation Novi a envisagé de nouvelles pistes de développement. « Le marché du frais est très concurrentiel et de plus en plus tendu du fait du nombre d'opérateurs et de la concurrence entre segments et surtout le goût grandissant du consommateur pour les sachets. Nous avons réfléchi à la IVe gamme, mais très vite nous avons réalisé que ce n'était pas notre cœur de métier. Le dossier n'est pas définitivement enterré, mais il n'y aura pas de décision sans production adaptée à ce débouché. »

En clair, l'Exploitation Novi a l'ambition de grandir. « Nous avons une courbe de progression intéressante liée à la demande de nos clients. Avoir un marché en face de nous, c'est la condition sine qua non pour envisager notre développement. »

Pour rencontrer ses clients ou de nouveaux prospects, Exploitation Novi sera à nouveau à Fruit Logistica en 2014.

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