Expérimentation : le Cate teste les semences d’artichaut
Le Cate, une des deux stations expérimentales de la filière légumière bretonne située à Saint-Pol de Léon (Finistère) serait-elle en passe de révolutionner la culture historique de l’artichaut ?
“Avec les hybrides F1 que nous évaluons, nous nous trouvons dans la même situation que les producteurs de choux-fleurs dans les années 70”, a expliqué jeudi 22 avril le président du Cate, Jean-Guy Guéguen, lors de la 22e assemblée du comité technique.
Aujourd’hui encore, les producteurs d’artichauts coupent en champ des drageons, deux trois par plant qui peut en présenter le double, et les ressèment dans la journée. Un travail harassant et technique, aux résultats parfois empiriques.
Avec les graines F1 issues de travaux de l’Inra et développés par des firmes semencières que le Cate teste, l’objectif consiste à réduire la prépondérance de la main-d’œuvre dans le coût de production en substituant les semences aux plants obtenus par voie végétative.
“Si on arrive à baisser le poids de la main-d’œuvre dans le coût de production et la pénibilité du travail, on pourra garantir le maintien d’un certain niveau de production d’artichauts en Bretagne”.
Cette expérimentation résume à elle seule la mission première du Cate : “essuyer les plâtres à la place des producteurs”, souligne Jean-Guy Guéguen. Avec un budget de 1,4 million d’euros, le Cate effectue parallèlement de multiples travaux d’évaluation économique et technique sur 16 ha dont 1 ha sous abri et serre verre avec une vingtaine de permanents. Ils se répartissent en trois catégories : les techniques de culture nouvelles, par exemple en tomates avec des équipements d’éclairage artificiel pour récolter de la tomate toute l’année.
La diversification des productions, comme en fleurs coupées pour que les Bretons résistent mieux aux nombreux produits d’importation ; et la tenue post-récolte des légumes en magasin qui conditionnent bien souvent la bonne rotation des produits sur les points de vente.
Le Cate poursuit depuis 1999 ses tests sur l’emballage idéal pour les brocolis, vendus à 97 % avec un film couvrant. Nouvel emballage expérimenté : le berlingot, un type UVC polypropylène fermé par soudure qui “permet de maintenir la qualité du brocoli trois jours de plus qu’un brocoli non filmé”, selon le Cate.