Europêch’ : au rendez-vous des incertitudes
Rendez-vous traditionnel depuis dix-neuf ans, Europêch’ a livré jeudi, ses premières prévisions pour la campagne 2007 fruits à noyau. Néanmoins, les chiffres qui concernent principalement les pêches/nectarines/abricots sont à prendre avec précaution.
En effet, les conditions climatiques ont un peu modifié le comportement des arbres et dans certaines régions, le tri n’est pas terminé.
Abricot : calendrier de commercialisation plus court
C’est principalement le cas de l’abricot, pour lequel la situation est très hétérogène dans les bassins
de production français. Selon Eric Hostalnou de la chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales : “La récolte sera plus proche de 140 000 à 150 000 tonnes que des 167 000 tonnes annoncées. Les réajustements de juin devraient le faire apparaître.”
Selon les données présentées par Jérôme Jury, président de la Section nationale abricot, “le déficit estimé à - 20 % va entraîner un calendrier de commercialisation plus court et un décalage régional moins marqué, d’où le risque de collision interrégional.” Par contre, il est avéré que la campagne espagnole démarrera sur des volumes plus réduits, avec un déficit de plus de 50 % dans les régions du Sud où la récolte a débuté.
Pêches/nectarines : campagne espagnole fluide
Pour les mêmes raisons de climatologie, l’entrée en campagne pêches/nectarines espagnole sera beaucoup plus fluide. En revanche, la pleine saison, le Nord de l’Espagne n’ayant pas été affecté, se déroulera sur des volumes proches de la normale.
Le doublement du potentiel grec devrait se faire sentir uniquement sur les marchés des pays de l’Est (Russie, Peco) où la production a trouvé des débouchés grâce à des variétés correspondant aux goûts des consommateurs.
L’Italie, pour sa part, a du mal à se remettre des campagnes 2004-2005 catastrophiques. Deux stratégies se superposent : la massification de l’offre et la différenciation par de signes de qualité ou des marques de haut de gamme.
En France, le potentiel devrait se situer de 85 à 90 % de la normale. “L’année sera précoce et moyenne en production, souligne Laurent Favel. La précocité laisse espérer une augmentation de la période de commercialisation. Globalement, nous sommes sereins car la récolte européenne est stable et a trouvé de nouveaux débouchés.” En revanche, les simulations à cinq ans, produites lors de l’atelier dédié à l’évolution de la production sont plus pessimistes. “C’est une baisse franche du verger français qui est démontrée. Cependant, le renouvellement reprend de la vigueur qui doit maintenir le potentiel en volumes. Pour la suite, tout dépendra de la volonté des producteurs.”
Melon : recherche de la précocité
En ce qui concerne le melon, la tendance au Maroc est à la précocité, mais avec de petits calibres sur le début de récolte. Dans la région de Dakhla et Agadir (300 hectares), les surfaces progressent en charentais verts. A Marrakech et Kénitra, la flambée des surfaces s’érode mais la tendance est à la spécialisation de producteurs et à la recherche de la précocité. Pour cette région, un pic de production est annoncé entre le 25 avril et le 15 mai.
En Espagne, dans la région d’Almeria (550 hectares + 100 hectares de tardifs), une forte diminution est attendue sur les charentais verts, mais sera compensée par des plantations tardives récoltées à partir du 20 mai. Le pic de production est prévu entre le 8 et le 20 mai. Les régions Séville, Malaga-Murcia, Carthagène représentent une superficie de 1 700 hectares de melons à dominante charentais jaune. La production risque d’être retardée par la pluie et son apogée est annoncé entre le 25 mai et le 10 juin.
Enfin, en France, la tendance est à la stabilité des surfaces. La végétation est en avance sur les créneaux précoces. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, il y a un risque de baisse des surfaces de plein champs en raison des restrictions en eau sur certaines zones. En Languedoc-Roussillon, une baisse de 10 % est enregistrée sur le créneau tardif. En Midi-Pyrénées, une légère augmentation des surfaces chez les spécialistes entraîne une augmentation des volumes. Dans la région Aquitaine, un retard de l’entrée en production pourrait affecter les précoces. Enfin dans le Centre-Ouest, c’est une légère baisse des superficies mais une augmentation du potentiel qui sont enregistrés.