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Patate douce
Etat des lieux de la production française

Si la culture de la patate douce est encore peu développée en France, le légume intéresse de nombreux producteurs.

Plusieurs stations expérimentales, notamment en bio, testent la production de la patate douce.
© Véronique Bargain - FLD

En France, la culture de la patate douce est une nouveauté, exceptée dans la région de Nice où elle est produite historiquement pour la vente directe. Les volumes restent anecdotiques (500-1 000 t) et difficiles à estimer faute de statistiques officielles. Outre dans les ceintures vertes, on trouve des volumes significatifs dans le Sud-Est, en Occitanie, dans les Landes, en Beauce et en Bretagne. L’espèce, originaire d’Amérique du Sud, aime la chaleur et le soleil et craint les températures basses et l’excès d’eau. La culture, qui peut se faire sous abri ou en plein champ, s’étale d’avril-mai à septembre-octobre et s’avère assez aisée. L’installation se fait à partir de plants issus de boutures. On trouve aujourd’hui une gamme de variétés adaptées aux zones tempérées et à la majorité des sols et correspondant aux différents marchés “ethniques”. Une irrigation bien maîtrisée est essentielle, mais peu de problèmes phytosanitaires sont relevés, mis à part les campagnols et les virus, problème supprimé aujourd’hui par les plants certifiés indemnes proposés notamment par Graines Voltz. La récolte doit intervenir avant les premières gelées et se fait surtout manuellement, la peau de la patate douce étant fragile, ce qui rend sa récolte difficilement mécanisable. La bonne conservation des tubercules nécessite ensuite une phase de maturation dite “curing”, qui consiste à stocker les patates 10-15 jours à 25-30 °C et 85 % d’humidité et qui permet de les conserver 8-9 mois.

Intérêt commercial et technique

Les principaux intervenants pour l’instant sont les petits maraîchers de ceinture verte, la patate douce permettant de diversifier l’offre d’automne-hiver avec un légume aux nombreux atouts nutritionnels, à la fois exotique et apparenté aux vieux légumes. De plus, alors que les principales productions possibles l’été sous abri sont les Solanacées et les Cucurbitacées, sur lesquelles la pression sanitaire est importante, l’introduction de la patate permet d’allonger la rotation avec une plante d’une autre famille peu sensible au plan sanitaire. Un autre atout encore est la possibilité d’utiliser pour le curing les installations mises en place pour la conservation des courges, autre segment en vogue chez les maraîchers bio. Mais des structures plus importantes s’intéressent désormais à ce produit au potentiel commercial prometteur. Teranéo, Agrial proposent ainsi de la patate douce. Et le légume intéresse désormais de plus gros producteurs : les maraîchers produisant sous grands abris, à la recherche de diversification pour des raisons sanitaires et qui pourraient ainsi valoriser leurs abris avec cette plante exigeante en chaleur, les producteurs de carotte, soucieux de se diversifier, ou encore les melonniers, qui y voient la possibilité d’utiliser leurs frigos en hiver. Des itinéraires culturaux sous abri et en plein champ commencent ainsi à être mis au point, avec quelques limites : la difficulté à obtenir des tubercules homogènes du bon calibre, l’absence de récolte mécanique ou encore l’origine des plants. La Coopérative de Noirmoutier, qui a testé la patate douce pendant trois ans, l’a ainsi arrêtée par crainte d’importer des virus pouvant affecter sa production de pomme de terre. Enfin, la forte augmentation des volumes arrivant sur le marché national en provenance de pays au climat plus adapté et à la main-d’œuvre plus accessible (Portugal, Espagne, Italie) freine le développement de la filière française.

Lire aussi les autres articles du dossiers FLD

- Graines Voltz souhaite construire une filière française structurée

- La patate douce, plus qu’une mode...

 

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