Segmentation
Et si l'endive adoptait la “nouvelle récolte”?

Endives, pommes de terre et bananes : si celles-ci ont une chose en commun, c'est bien celle d'être des fruits et légumes à la segmentation difficile ! Depuis 1988, la pomme de terre a réalisé un formidable travail sur cette segmentation dont elle récolte aujourd'hui les fruits. L'endive s'y est attelée beaucoup plus tard : c'est Perle du Nord qui a lancé sa mini-révolution en 2010 en commercialisant des endives à la pièce sous l'œil incrédule de ses concurrents. Peine perdue, l'endive vendue à la pièce représente 28 % des 75 000 t commercialisées par Perle du Nord… qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Même la banane des Antilles s'y est mise. Après des tests menés dans le sud de la France, la décision a été prise de commercialiser des “mains” de 2 à 6 fruits dès mai 2015.
Mais là où l'endive pourrait bien s'inspirer de la pomme de terre, c'est sur la notion de “Nouvelle récolte” testée cette année par le CNIPT en parallèle avec la commercialisation des pommes de terre primeurs jusqu'au 30 septembre 2015. Objectif : éviter les chevauchements entre primeurs, tubercules de l'ancienne récolte, pommes de terre nouvelles et pommes de terre de la nouvelle campagne. Cette année, les opérateurs pommes de terre n'ont pas eu à déplorer de telles confrontations toujours fortement préjudiciables au lancement d'une nouvelle campagne. Mais cette initiative devrait interpeller tous les opérateurs endiviers.
En effet, à chaque début de campagne, les produits mis sur le marché proviennent essentiellement des racines récoltées l'année précédente et stockées durant de long mois dans les frigos… La qualité s'en ressent : le produit est beaucoup moins présentable et l'axe souvent beaucoup trop important. De quoi contrecarrer tous les efforts menés pour mettre en avant des produits de qualité et maintenir des cours à un niveau qui permettent à tous de gagner leur vie.
Alors, à quand une nouvelle campagne d'endives qui débute uniquement avec de nouvelles racines ?