France-Russie
Eric Guasch : Nous traversons une période très difficile en pommes
L'association France-Russie pour l'agroalimentaire a porté le directeur commercial de Cominpex, exportateur de pommes, à sa présidence.
Il faut aussi compter avec le développement de la production locale russe fortement soutenue par le gouvernement.
Pour sa troisième année d'existence, l'Association France-Russie pour l'agroalimentaire (Afraa) vient de renouveler son bureau et porter à sa présidence Eric Guash, responsable de Comimpex, exportateur de pommes. Jusqu'alors vice-président, celui-ci succède à Jean-Michel Mauboussin (Cooperl). Il est aussi à noter que Christophe Mallet, directeur de Fédépom, arrive au poste de secrétaire général, remplaçant Hervé Morel, disparu récemment. Enfin, Felcoop, la Fédération des coopératives fruits et légumes qui était déjà adhérente, arrive cette année au bureau de l'association. La filière est donc bien représentée au sein de l'Afraa. Les dossiers chauds ne manquent pas. Sur celui de la pomme de terre, l'interdiction russe d'importer le produit européen fait toujours l'objet de négociations. La France, qui semble avoir le soutien des professionnels russes, fait néanmoins figure de bon élève. En tout état de cause, ce dossier est sur le haut de la pile des priorités de l'association qui doit aussi composer avec les contrecoups dans la filière élevage et viande en France. En ce qui concerne la pomme, le marché reste très tendu comme le confirme Eric Guash : « Nous traversons une période très difficile avec des exportations quasiment à l'arrêt malgré l'entrée de la Russie dans l'OMC. Nous devons faire face à la concurrence féroce de la Serbie qui n'a pas de taxe car ce pays dispose d'une clause dite NPF (nation la plus favorisée). Jusqu'à présent, la France était un fournisseur représentatif de la Russie en variété Granny Smith, très appréciée par le consommateur russe. La Serbie en produit et en exporte. » Cependant, pour le nouveau président de l'Afraa, d'autres critères entrent en compte dans la situation délicate de l'exportation de pommes vers la Russie : « Il faut aussi compter avec le développement de la production locale russe fortement soutenue par le gouvernement, et aussi la concurrence de la Pologne et de l'Italie, membres de l'UE, souligne Eric Guash. Il est difficile dans ces conditions de se positionner. Il nous faut désormais attendre le début de l'année 2014, avec la baisse des taxes, pour espérer une relance. »