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Salade - Semencier
Enza Zaden adapte l’offre à un marché moins sectorisé

Les semenciers comme Enza Zaden sont à une place privilégiée pour décrypter les tendances lourdes de la production. Et de proposer les variétés adéquates en retour.

Courant septembre, le semencier Enza Zaden organisait ses journées portes ouvertes à sa station de Dannstadt, dans le Palatinat en Allemagne. Ce fut l’occasion pour une quinzaine de producteurs et maraîchers français (Fleuron d’Anjou, Rosée des Champs, Sodiprim…) d’aller à la rencontre des dernières variétés de salade développées par l’entreprise hollandaise, en compagnie d’Hervé de Saint-Pierre, directeur de la filiale française, et des équipes technico-commerciales. Le site allemand d’Enza Zaden s’étend sur une surface totale de 9 ha et comporte 2 000 m2 de serres verre et 6 000 m2 de serres plastiques. Les vingt-cinq personnes animant le département Recherche & Développement (dont deux sélectionneurs) se spécialisent sur la sélection et la création de variétés d’herbes aromatiques, de radis, de persil et de la mâche.
Pour le directeur d’Enza Zaden France, lorsqu’il s’agit de parler de l’évolution de la consommation, « l’avantage des semenciers, c’est qu’il faut une bonne quinzaine d’années pour mettre en marché une nouvelle semence. C’est toujours des plans au long terme. Cela demande donc une vision globale du marché. » D’où la nécessité de bien appréhender le marché, et d’autant que le secteur de la salade connaît une forte évolution, avec une rotation des nouvelles variétés qui se fait tous les quatre-cinq ans.

Des inverstissement importants en recherche ont été réalisés
Ludovic Jagu, chef de Produit Salade, analyse la situation actuelle : « On note que les producteurs sont moins tentés de se diversifier. Ils se concentrent sur la laitue, la batavia et les variétés de type chicorée rouge. C’est la base de la production à laquelle peut s’ajouter parfois la romaine ou la rougette dans le Sud. Les salades de type lollo sont en fort recul après avoir connu une belle période d’expansion. En fait, elles ont été produites essentiellement pour le marché de l’exportation et n’ont jamais réussi à s’imposer sur le marché français. »
« Enza Zaden France a fourni de gros efforts ces dernières années sur le créneau des laitues beurre, explique Hervé de Saint-Pierre. Outre des investissements importants en recherche, nous avons embauché une personne dédiée à ce segment. » Enza Zaden a ainsi mis sur le marché des variétés comme Analena qui demeure un succès après quatre ans de commercialisation, Maditta (plein champ) ou dernièrement E.13.8200, une variété particulièrement adaptée à la IVe gamme. La sélection pointue telle que la pratique la firme hollandaise peut offrir quelques “perles”. C’est le cas, dans le type laitue, de la variété Lobela. Salade volumineuse avec une pomme dense et facile à déliter, elle présente de multiples petites feuilles au cœur. Ce qui en fait une salade aussi bien adaptée pour le marché du frais que pour celui des industriels de IVe gamme. « Ce fut une bonne surprise, mais il faut reconnaître qu’il est difficile de trouver une semence qui puisse convenir à tous les marchés, reconnaît Hervé de Saint-Pierre. C’est pour cela que la sélection revêt un caractère indispensable sinon on se retrouve avec un produit moyen, absolument pas optimal. Et puis, en fin de compte, c’est la nature qui décide. »

Certaines variétés peinent à trouver leur place
Certaines variétés de salades peuvent aussi mettre un peu de temps à trouver leur marché. C’est certainement le cas de la mâche rouge Redza, une salade très “segmentante”, même si elle semble avoir attiré l’intérêt de certains grands faiseurs de IVe gamme. Dans une moindre mesure, on peut parler aussi de la gamme Eazyleaf. Ces salades multifeuilles posent encore des questionnements sur le marché français même si elles présentent de belles qualités : forme et fermeté de la feuille, bonne capacité d’adaptation à la récolte mécanisée… Le frein pourrait être le fait qu’il s’agit d’une variété à planter et non à semer, ce qui, en termes de coûts de production, fait toute la différence pour un maraîcher.
Enza Zaden est traditionnellement bien placé sur le marché des chicorées frisées. « La sélection est très dynamique sur cette catégorie, ne serait-ce que par les travaux menés par certains autres obtenteurs », précise Ludovic Jagu. Ce qui a donné cette année l’arrivée de nouvelles variétés de plein champ comme Ascari (début avril-fin juin) ou TFM (récolte d’été et d’automne). Une scarole baptisée 3408 sera lancée en 2011 et Enza Zaden travaille sur l’amertume de certaines variétés. « Il y a une vraie valeur ajoutée pour la IVe gamme : compacité, axe court pour la récolte mécanisée, taux de matière utile important, feuilles souples…, confirme Ludovic Jagu. Pourtant j’ai le sentiment que la scarole perd du terrain chez les industriels au profit de l’iceberg. » La France demeure un marché atypique pour cette salade : elle passe bien en IVe gamme mais pas sur le marché du frais. « Mais, la tendance de fond, c’est certainement le bio », confirme Hervé de Saint-Pierre. Enza Zaden peut se reposer sur la gamme de Vitalis, semencier bio leader en Europe et appartenant au groupe, qui compte plus de cinquante variétés à ce jour, ne serait-ce que dans les salades.

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