Marché
Envolée du prix des fruits et légumes en 2006
Sous l’effet des fortes chaleurs de juillet et du temps humide d’août, les prix à la production des fruits et légumes ont augmenté de 8,6 % en 2006.
Les prix agricoles français se sont envolés en 2006, progressant de 5,2 % après deux années de repli, une hausse qui a affecté la plupart des productions, selon une étude de l’Insee publiée le mois dernier.
Les prix des fruits et légumes dépendent étroitement de la météorologie qui conditionne les rendements, les calendriers de production et la consommation. Après une année 2005 relativement peu arrosée, 2006 a débuté par un hiver froid et un printemps sans gelées nocturnes. Juillet fut le deuxième mois le plus chaud depuis 1950 après août 2003. Le mois d’août fut, en revanche, exceptionnellement froid et pluvieux, en particulier sur le tiers Nord-Est de la France qui a reçu trois à cinq fois plus de pluie que les normales saisonnières. Ainsi, les chaleurs de juillet ont stimulé la demande de tomates, de salades et des autres légumes d’été et freiné certains arrivages. Elles ont induit, de ce fait, une hausse brutale des prix.
Les mêmes causes, jointes à la réduction des surfaces, entraînent selon le rapport de l’Insee l’envolée des prix des prunes (+ 40,3 %), des poires (+ 34,6 %) et des pommes (+ 31,0 % au deuxième semestre). Dans l’ensemble, les hausses de prix à la production des fruits et légumes atteignent 8,6 % en 2006, et elles sont encore plus marquées pour la pomme de terre : + 33,9 %.
Celle-ci a souffert des chaleurs de juillet et surtout du temps froid et pluvieux d’août, qui a favorisé les attaques de mildiou et affecté la qualité des tubercules. Le recul de la production est plus prononcé en Europe du Nord, si bien que l’industrie de transformation, qui s’approvisionne ordinairement sous contrat avec des agriculteurs, est venue concurrencer les ménages sur le marché libre. C’est pourquoi les prix ont davantage augmenté pour les variétés destinées à la confection de frites et de purées que pour les variétés à chair ferme.
Répercutant la météorologie estivale comme ici, ou le recul de la production mondiale, les dernières réformes de la PAC, le développement de la consommation dans les pays émergents ou l’utilisation croissante de produits agricoles pour les biocarburants, les marchés agricoles connaissent une hausse des prix sans précédent depuis la fin des années quatre-vingt.