Congrès FNPFruits
Environnement et valorisation, une équation complexe
Les arboriculteurs français ont planché sur l'impact, sur leur activité, de la sphère environnementale. Contraignante, celle-ci pourrait néanmoins apporter une valeur ajoutée.
“Environnement : stop ou encore ?”, tel était le thème du 70e Congrès des producteurs de fruits qui s'est tenu les 27 et 28 janvier à Agen (Lot-et-Garonne). Pressions réglementaires, demandes sociétales, campagne diffamatoire, attitude jugée destructrice des grands médias à leur encontre : les arboriculteurs français reconnaissent en avoir assez. Et cela d'autant que, même si l'année 2015 n'a pas été trop mauvaise, leur situation économique demeure fragile. « Il manque encore du prix pour que nous puissions équilibrer nos comptes d'exploitation », a fait remarquer le président de la FNPFruits, Luc Barbier. Et si cette notion environnementale, si contraignante, pouvait servir à la valorisation du produit ? C'était l'enjeu d'une table ronde la seconde journée.
Un argument à l'exportation
François Lafitte, président de Prim'land, a fait part de son expérience d'exportateur de kiwis : « Il y a dix ans, nous avions reçu d'un coup d'importantes commandes de nos clients taïwanais. La raison en était que Taïwan venait juste de modifier ses normes MLR et que l'Italie, notre principal concurrent, se trouvait hors du coup. Cela n'a pas duré longtemps mais, en fin de compte, la dimension environnementale infléchit bien la capacité de valorisation du produit. » Et Daniel Soares, responsable Marketing international à Interfel, de renchérir : « Si aujourd'hui, nous exportons 3 000 t de pommes vers la Chine, c'est parce que sa population, échaudée par les crises sanitaires, s'est tournée vers les produits importés. Et à leurs yeux, la France est une origine fiable en matière de qualité sanitaire. » Il demeure que bon nombre de marchés instituent des barrières non tarifaires (souvent phytosanitaires). Et que le processus est long pour les lever (les négociations avec le Japon ont commencé en 1976 !). Sur le marché intérieur, le sujet se confond avec les difficultés que rencontrent les arboriculteurs en matière de lutte contre les ravageurs : les interdictions de matières actives, non uniformisées au niveau européen, entraînent d'importants déséquilibres entre pays producteurs dans l'Union européenne.
Utile à l'export, contraignante sur le marché intérieur, la réglementation environnementale fait débat.
Quant à la distribution, comme il l'a été souligné, les exigences de celle-ci en matière environnementale n'offrent pas une possibilité de valorisation immédiate mais juste la capacité à être référencé.