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Entre vrac et emballés, le Français ne choisit pas

Alors que se tient le Salon All4Pack (14-17 novembre), des études tendent à montrer que le consommateur français n'arbitre pas vraiment entre les f&l emballés et ceux présentés en vrac.

Depuis plusieurs années, la gamme de f&l vendus préemballés n'a cessé de se développer. Mais parallèlement, les grandes enseignes de la distribution rivalisent d'effort pour mettre en avant ces mêmes f&l en vrac, créant de véritables univers où le consommateur est à même de choisir, pour le meilleur et pour le pire en ce qui concerne le produit. Le consommateur français serait-il à ce point paradoxal ?

Le sondage qu'OpinionWay a mené pour l'équipementier Bizerba sur la consommation des produits frais des Français (cf. fld hebdo du 14 septembre 2016) comportait une question sur le type de conditionnement préféré. Le verdict est sans appel : les Français plébiscitent la vente en vrac ou servie pour les f&l et ils ne sont qu'une minorité à favoriser le préemballé (cf. graphique p.7). Et les raisons avancées pour préférer ce type de vente sont tout aussi éloquentes : plus de goût (84 %), meilleur pour la santé (82 %), meilleure qualité (82 %). Avec de tels résultats, on se demanderait presque pourquoi on s'évertue à emballer les f&l.

Couple emballage/usage

 

« Ce n'est pas le vrac qui va permettre de faire progresser la consommation de champignons ! », s'exclame Fabrice Chapuzet, président de Légulice que fld a rencontré durant le dernier Sial. A ses yeux, « il faut développer la consommation par l'usage : apéritif (barquettes), salade (émincés), barbecue (gros champignons), etc. L'emballage permet de protéger un produit fragile et sert de support de communication pour faciliter l'achat et développer la consommation. » Les f&l préemballés sont essentiellement présents parce qu'ils se positionnent comme une offre service. Des packs de quatre pommes emballées répondent à une consommation raisonnée des consommateurs urbains. L'avocat mûr à point, en très fort déve-loppement en France (présenté en coque plastique), renvoie à la recherche du client pour un fruit rapidement consommable.

 

« En quinze ans, la salade en sachet a permis de multiplier par trois la consommation de salades. Et surtout elle a permis de proposer des variétés qu'on ne trouvait plus en vrac comme la roquette. Le sachet a permis une hausse de l'usage et donc de la fréquentation d'achat », avance Fabrice Chapuzet. L'exemple de la salade est intéressant. Le CTIFL a publié en mars dernier une étude sur la perception des consommateurs sur ce produit. Elle dresse un portrait nuancé de la place des deux modes de commercialisation : « Pour le consommateur, le rayon salades se conjugue à la fois en frais et en IVe gamme. Si les jeunes générations se satisfont aujourd'hui des salades en sachet, un effort de sensibilisation est nécessaire pour les motiver à faire découvrir à leurs enfants demain les différences avec les salades entières. »

Emballés ou non : ce que préfèrent les consommateurs français

Un emballage “idéal” par génération ?

 

L'impact de l'âge du consommateur est analysé par le sondage européen (France, Allemagne, Italie, Espagne) commandé à L'ObSoCo par le Salon All4Pack sur ce que l'emballage peut représenter chez nous et chez nos voisins. Un effet de génération semblerait influencer le rapport que le consommateur entretient avec l'emballage. Pour les plus âgés (55-70 ans), l'emballage idéal serait durable, fabriqué à partir de matériaux garantissant solidité et protection et qu'il est possible de réutiliser ou de recycler en fin de vie. A l'autre bout du spectre, les plus jeunes (18-24 ans) sont les plus enthousiasmés à propos des innovations mais aussi des conditionnements qui réduisent les volumes de déchets liés à l'emballage.

 

Et les Européens, qu'en pensent-ils ?

 

L'étude de L'ObSoCo met aussi en en évidence l'influence des spécificités culturelles. « On observe une certaine divergence entre les Français et les Allemands, d'une part, qui semblent privilégier une approche fonctionnelle de l'emballage, et les Italiens et les Espagnols, d'autre part, plus sensibles à l'esthétique et aux aspects émotionnels », peut-on lire.

 

Emballer ou non, est-ce vraiment le problème ? Comme le fait remarquer le Conseil national de l'emballage (CNE), les f&l frais sont majoritairement vendus en vrac, mais ils sont emballés avant d'arriver sur les étals des marchés. « Le vrac était synonyme d'absence d'emballage lorsque la consommation se faisait sur le lieu de production. Aujourd'hui, il est parfois mis en avant comme une solution économique mais aussi écologique (disparition de l'emballage primaire et donc moins de déchets d'emballage à gérer par le consommateur). Il serait donc plutôt une autre façon de distribuer, une autre façon de consommer. »

 

Au-delà des modes de conditionnement et des différents matériaux utilisés, l'emballage est donc avant tout plutôt une question de choix de consommation.

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