Distribution
Entre McCain et ses producteurs, le contrat pluriannuel est au centre des discussions
Alors que l’industriel canadien prévoit une nouvelle usine en Russie, il veut promouvoir une contractualisation sur trois ans, seul gage, selon lui, pour enrayer les fluctuations de prix.
En 2012, McCain baisse les prix de base de ses contrats de 1 à 2 % (1). En revanche, le numéro un mondial des produits à base de pommes de terre augmente ses primes qualité. C’est l’essentiel de l’accord signé le 25 janvier dernier, soit trois semaines avant la tenue de l’assemblée générale du Gappi (Groupement d’agriculteurs producteurs de pommes de terre pour l’industrie). Selon Jean Bernou, à la présidence de McCain Europe Continentale depuis dix ans, « c’est beaucoup mieux qu’aux Pays-Bas où les contrats sont en retrait de 4 à 6 % par rapport à l’an passé ! » Seul le belge Clarebout, installé à la frontière franco-belge, propose cette année de meilleurs prix. De la même façon, les débats avec les 300 producteurs présents ont porté longuement sur la contractualisation pluriannuelle. C’est un point important pour l’industriel qui voit là une façon de sécuriser une partie de ses approvisionnements, « dans un contexte où le groupe aura besoin de près de 600 000 t de tubercules supplémentaires d’ici cinq ans pour ses sept usines européennes », a expliqué Jean Bernou. Pour lui, les contrats de trois ans permettent « une certaine visibilité pour enrayer les fluctuations de prix auxquelles les consommateurs sont habitués. » Il faudra également approvisionner la huitième usine européenne dont la décision définitive d’implantation à 450 km au Nord de Moscou n’est pas encore prise. Quoiqu’annoncée depuis décembre 2009, la décision pourrait néanmoins intervenir tout prochainement. McCain ne signera pas « des contrats à prix ferme et garanti, basés sur les prix de revient de l’agriculteur » comme vient de l’annoncer son client Mc Donald’s qui vient de s’engager auprès de trois coopératives céréalières. L’indexation des contrats pluriannuels, demandée avec force par les producteurs, n’est, en effet, pas encore pour 2012 !
(1) Initialement, McCain proposait une baisse des contrats de 8 %.