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Distribution automatique
Endives et pommes de terre 24 heures sur 24

Investir dans un distributeur automatique de fruits et légumes permet aux producteurs de concilier circuits courts et souplesse d'organisation. Un système qui ne doit pas supprimer les échanges entre producteurs et consommateurs.

Florence d'Halluin va réceptionner son deuxième distributeur automatique de fruits et légumes qui viendra s'ajouter à celui installé aux portes de son exploitation. L'entreprise WDM NV de Thurnout (Belgique) devrait le livrer d'ici quelques jours(1). Michel, son père, a installé les armoires du premier distributeur en octobre 2012, quelques mois seulement avant que sa fille Florence ne reprenne l'endiverie de la ferme. L'avantage d'un tel matériel ? « Cela nous permet d'avoir un point de vente à la ferme sans être dérangé à tout moment », explique Florence d'Halluin.

La machine a été approvisionnée dès le départ en endives et pommes de terre. Ce sont deux produits phares de cette exploitation agricole de 150 ha orientée vers les grandes cultures. « On propose des légumes produits sur l'exploitation, voire un peu plus ». Les pommes de terre sont disponibles 12 mois sur 12 et les endives d'octobre à juin.

En l'espace de deux campagnes, les clients ont désormais pris l'habitude de s'y arrêter. Certains d'entre eux n'auraient jamais franchi le seuil de l'exploitation ! « Vous savez, rentrer dans une ferme, c'est différent que de rentrer dans un magasin », lance-t-elle. Tout le monde n'aime pas forcément échanger et consacrer un peu de temps à de tels achats basiques !

Elargir la gamme

Les meilleurs mois de vente sont novembre et décembre. Pour cet atelier endivier qui produit 9 à 10 t d'endives par jour, les ventes mensuelles d'endives au distributeur dépassent les 400 à 500 kg/mois en fin d'année. « Nos clients trouve-ront toujours des endives du jour et de qualité (sachets de 5 pièces, catégorie I et endivettes au kilo). Les prix sont identiques toute l'année », précise Florence. C'est ainsi que les 5 pièces se vendent 1 €, les endives de catégorie I à 1,20 € le kilo et les endivettes 0,80 € le kilo.

Bio express

Après des études de psychologie à l'Université de Lille, Florence d'Halluin a été salariée durant trois ans avant de revenir sur l'exploitation familiale. Elle passe un BPREA à Lesquin et reprend l'EARL spécialisée dans le forçage de l'endive en 2013. L'exploitation agricole est en SCEA avec une de ses sœurs. Elle termine sa sixième campagne d'endives… Mais reconnaît néanmoins qu'elle a encore énormément à apprendre sur cette production. T. B.

« On a ce qu'on produit sur la ferme et un peu plus, poursuit-elle. Mes clients réguliers m'ont demandé très vite d'élargir ma gamme. Alors nous avons introduit progressivement le chou-fleur, les fraises (10 à 20 kg par jour), les carottes, les oignons et échalotes ainsi que les pommes. » Ce sont des fruits et légumes qui proviennent des exploitations voisines distantes de moins de 5 km de l'exploitation. « L'an passé, on a cueilli 700 à 800 kg de pommes dans un verger d'une commune voisine que nous avons stockées en frigo et que nous proposons régulièrement à nos clients. On renouvellera l'expérience cette année », ajoute-t-elle.

En élargissant sa gamme, Florence d'Halluin ne pouvait donc pas faire autrement que d'accroître le nombre de casiers disponibles. Déjà une partie du distributeur est sous température dirigée et sous lumière bleue pour éviter que les fruits n'évoluent trop vite ou que les endives et pommes de terre ne verdissent ! « Cet agrandissement va nous permettre d'offrir un choix plus large à nos clients et surtout de booster les mois de fin d'année », explique la productrice qui profite de la nouvelle campagne fraises pour développer ce point de vente direct.

Les distributeurs se sont multipliés

L'exploitation est située en plein cœur du Cambrésis, l'un des berceaux endiviers du Nord de la France. Le corps de ferme est implanté à l'une des extrémités du petit village de Marcoing et jouxte le canal de Saint-Quentin.

Cette ville, de quelque 2 000 habitants, traversée en son centre par l'Escaut qui n'est encore qu'un cours d'eau large de 2 à 3 m, est un passage obligé pour ceux qui vont travailler chaque jour à Cambrai. Une configuration idéale pour Florence d'Halluin qui voulait répondre à une certaine attente des clients habitant à proximité de l'endiverie.

Dans ce territoire rural, l'attrait pour le local et les productions fermières fonctionnent à plein. Les néoruraux sont de plus en plus demandeurs de circuits courts. « Depuis quatre à cinq ans, les distributeurs automatiques de fruits et légumes ont explosé dans le Cambrésis », témoigne Florence d'Halluin.

Ce système permet en effet de concilier circuits courts et souplesse d'organisation pour les producteurs d'un système d'exploitation qui ne peuvent consacrer beaucoup de temps à la vente. A la tête d'exploitations de plus en plus importantes (les structures dépassent souvent les 150 à 200 ha), les agriculteurs ne peuvent plus gérer en permanence un point de vente directe à la ferme. « Nous aurions pu ouvrir un point de vente à la ferme à la fin de la semaine comme cela se pratique aux abords des métropoles, mais j'aurais eu la contrainte d'être sur place en permanence de 8 h à 19 h samedi compris. Mais mon mari ne travaille pas dans l'agriculture, et nous avons de jeunes enfants dont je m'occupe toute la journée du samedi », souligne-t-elle.

Florence d'Halluin fait partie de cette nouvelle génération de paysans qui ont fait un choix de vie différent de l'ancienne ! Et ils sont bien décidés à ne pas sacrifier leur vie familiale.

(1) Fondée en 1990 par Jan Wouters, cette PME belge implantée au nord-est d'Anvers s'est tout d'abord spécialisée dans les distributeurs de cigarettes avant de s'orienter dès 2005 vers la construction de distributeurs de produits fermiers et de proposer le “Patatomat” à destination, notamment, des producteurs de pommes de terre.

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