Tribune libre
Endive : la réponse d’Alex Lauriot Prévost
Dans notre édition du 8 mai, nous avons publié un article intitulé “Endives : il faut sauver la marque perle du Nord !”. Nous publions ci-dessous la réaction d’Alex Lauriot Prévost.
Fld a évoqué en détail la crise actuelle de la filière endivière. De leur côté, les dirigeants du Celfnord tentent de prendre leur distance, voire critiquent les conclusions de l’audit de filière réalisé en 2004 par notre cabinet, comme pour se dédouaner d’une situation devenue maintenant incontrôlable. Nous tenons ici à rétablir la vérité sur certains éléments :
1. Lors de la phase diagnostic, nous avions mis en évidence le caractère très coûteux, inefficace et contre-productif de la gestion de marché opérée depuis des années par le Celfnord, ainsi que les problèmes d’adéquation avec la réglementation sur les ententes que cela posait. Ce diagnostic a été accepté largement par la profession à l’époque. Pourtant, le Celfnord est revenu, dès 2005, à ses anciennes pratiques de gestion de marché : les derniers événements, la visite de la DGCCRF et la crise du marché en 2007 confirment de manière aiguë les conclusions de l’audit 2005 ; ce n’est pas faute d’avoir été prévenu.
2. Le plan stratégique “Endive 2010” avait été validé par une très grande majorité de la profession. Pourtant ce plan a été mis en place de manière partielle et des actions essentielles ont été oubliées (l’innovation-produit, la refonte de la station de recherche, un abandon des méthodes inefficaces de gestion de marché, la réorganisation institutionnelle et le management de la filière…). Au regard de l’article de Fld, pourquoi la recherche-produit semble par exemple renaître de l’oubli au Celfnord après 3 ans alors qu’elle était prioritaire au plan stratégique ?
3. Pour ce qui est de la marque Perle du Nord, celle-ci a bien été “privatisée” en 2004, mais sa gestion et son pilotage ont été inadéquats car ils furent incapables de créer une dynamique de création de valeur des 3 “majors” de l’endive ; des recommandations précises avaient pourtant été faites en ce sens : elles n’ont pas été suivies et des choix malencontreux ont été opérés.
En 2007, rien n’est donc résolu pour l’endive, au contraire. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la filière s’enfonce dans une crise chronique, et ce sont les endiviers qui pâtissent d’une gestion d’un autre âge, alors qu’ils avaient opté en 2004 pour une organisation beaucoup plus moderne et adaptée. Nous le regrettons vivement, car la filière endive de nord-picardie a tous les éléments pour devenir une des filières françaises f&l des plus compétitives ; elle en a les moyens, et il n’est pas trop tard.
Que manque-t-il à cette filière alors ? Un regard lucide sur la situation, une vision d’avenir, du courage et enfin une vraie volonté de changement. Nous invitons les endiviers à relire les conclusions du plan “Endive 2010” ; son actualité et sa pertinence n’en sont aujourd’hui que plus criantes !”