Tribune libre
Endive : la parole à Philippe Bauwin
Décidément, l’endive fait couler beaucoup d’encre. Philippe Bauwin, président de la section nationale et du Celfnord a souhaité répondre à la tribune d’Alex Lauriot Prévost (fld du 15 mai).
Un peu de déontologie M. Lauriot Prévost, la confidentialité est généralement de mise dans votre profession l’audit est terminé et payé (95 680 €) depuis trois ans, toute référence à cet audit appartient à son propriétaire.
Un peu de déontologie M. Lauriot Prévost, un consultant se doit d’étayer ses conclusions et recommandations sur des analyses réfléchies et argumentées, votre “réponse” (mais qui vous a questionné ?) s’appuie sur des rumeurs ou ragots et n’ont pour but que de polémiquer.
Vous concluez déjà à la condamnation du Celfnord par la DGCCRF alors qu’elle vient de démarrer son enquête, un peu musclée, tout le monde en convient. Connaissez-vous le Code Rural, l’OCM fruits et légumes, voire le Code du Commerce qui, en résumé, permettent aux OP et à leurs Associations d’organiser les marchés des produits agricoles et d’intervenir si nécessaire ? Vos “sources” ne vous ont-elles pas dit que, cette saison, aucune intervention n’a été mise en œuvre, si n’est une gestion préventive des entrées de bacs en forçage ?
Endive 2010, établi par un groupe de Sages et validé en 2004 par une grande majorité de responsables, n’a pas été mis aux oubliettes, vérifiez vos sources, M. Lauriot Prévost, déjà beaucoup d’actions ont été réalisées.
- Le corps de trois contrôleurs, agréés DGCCRF, est totalement dédié à l’endive.
- La FCE regroupe 85 % des Opérateurs Commerciaux (OP et Privés).
- La publicité générique est en action.
- La “privatisation” de Perle du Nord est effective, la qualité de ses produits justifiée par une valeur ajoutée prouvée.
- L’innovation est en marche, de nouveaux produits sortent des travaux réalisés par la Station de l’Endive d’Arras.
Effectivement, toutes vos préconisations n’ont pas été entreprises, mais les conditions pour entreprendre étaient-elles réunies ? Avaient-elles été bien réfléchies par l’auditeur ? Ce qui fut affirmé en 2004 est-il encore d’actualité ? Qu’en sera-t-il en 2010 ? Fallait-il tout mettre en œuvre tout de suite comme vous nous y exhortez ? Je n’en suis pas sûr, les producteurs et leurs responsables non plus.
En tout état de cause, M. Lauriot Prévost, les Producteurs ne veulent plus, aujourd’hui, du libéralisme débridé et dévolu au commerce, qu’implicitement vous préconisiez en 2004, ils y ont cru pendant un temps, ils sont les seuls à en payer la facture.
A force de ne pas trouver, sur le marché, la juste rémunération de leur travail, de leurs investissements, nous, producteurs, sommes contraints à décapitaliser plutôt que d’investir, de parer au plus pressé pour survivre.
2010 est bien loin pour ceux d’entre nous qui, aujourd’hui, sont harcelés par leurs créanciers.
La lucidité, le courage, c’est de décider j’en conviens, mais sur ce chapitre j’accorderai plus facilement ma confiance à mes collègues et partenaires.”