Tribune Libre
Endive : A. Lauriot Prévost propose un débat
Après la réaction de Philippe Bauwin (fld hebdo du 29 mai), Alex Lauriot Prévost reprend la parole et propose un débat public avec les endiviers.
Il apparaît stérile d’engager une polémique thème par thème par presse interposée avec le Celfnord : malgré le déni formel que nous oppose son président, nous n’utilisons ici qu’un droit de réponse légitime face à des attaques caricaturales, répétées et médiatisées. Nous brisons la loi de la confidentialité d’un audit ? Tous les faits commentés ici par nos soins ont été préalablement publiés par ce comité ou la presse ! Les lecteurs, acteurs et observateurs de la filière sauront donc apprécier les procédés surprenants utilisés à notre encontre. Toutefois, le rideau de fumée de ces attaques ne voile à personne que l’heure de vérité approche : il faudra tôt ou tard rendre compte devant les endiviers et sans doute à l’Etat lui-même qui tireront les conséquences des résultats et des modes opératoires de la politique endivière depuis des années.
L’urgence reste cependant la sortie de cette crise invraisemblable et pourtant chronique : pourquoi ne pas organiser un débat public devant les endiviers : “Face à la crise, quelles solutions pour la filière ?”. Si un débat équitable est organisé dans ce sens, nous sommes disposés à contribuer à une telle initiative.
Tentons de prendre du recul : au final, quelle mission remplit un consultant ? Sur la base d’un audit équilibré et sans concession, notre mission est de proposer de vraies solutions efficaces à notre mandataire face à une crise, à un projet, etc. Déjà comme dirigeant et maintenant comme consultant, c’est depuis 20 ans notre ligne de conduite centrale : elle est peut-être dérangeante, mais elle nous a permis de durer là où beaucoup disparaissent ! Ce fut déjà le cas en 1990 lors de la création puis de la direction d’AMS malgré l’opposition frontale des baronnies professionnelles de l’époque : celles-ci ont disparu depuis longtemps, tandis que Rougeline s’installait solidement comme seconde marque de tomates françaises avec plus de 50 000 t, commercialisées aujourd’hui par un seul bureau de vente géré par les producteurs. Dans la fraise, la pêche-nectarine ou la noix – pour ne citer que 3 autres filières nationales auditées par nos soins – les producteurs nous sont reconnaissants d’avoir traité les problèmes sans tabous : les fruits en découlent. Que pourrait-on dire des missions confiées par la centaine de clients qui nous ont fait confiance depuis plus de 10 ans de conseils ! ?
Un consultant n’a pas pour mission d’être “politiquement correct”, de jouer le rôle de “faire-valoir” ou de “porte-serviettes” de quiconque : il a pour mission de proposer des solutions pertinentes. Un consultant se doit d’être impartial et d’avoir du recul : c’est essentiel. Pourtant, il se doit aussi d’être “engagé” pour le retour sur investissement des fonds professionnels, l’efficacité économique, le respect du droit, le parlé vrai, les études utiles… Avec d’autres cabinets conseil, c’est un honneur pour nous de partager cette conception du métier, mais on se doute bien qu’elle déplaît à certains ! Cela nous ferme certaines portes… mais cela en ouvre tant d’autres ! Question justement de vérité, de responsabilité, de courage et de crédibilité.