Bouches-du-Rhône
En quittant Creno, Canavèse retrouve son indépendance
Gérard Canavèse, PDG du groupe éponyme, annonce sa rupture avec le groupement de distribution Creno. Le groupe basé dans le Sud-Est a choisi de voler de ses propres ailes.
La rupture entre Canavèse et Creno sera consommée en fin d'année. Canavèse quitte le groupement dont il était adhérent depuis plusieurs années. « C'est un choix délibéré, car nous ne nous retrouvions plus dans les orientations, les objectifs et le mode de fonctionnement de Creno, indique Gérard Canavèse, PDG du groupe éponyme. Nous avons fait le choix d'en sortir en respectant les conditions contractuelles et en étant attentifs à ce que nos clients grossistes, RHD ou centrales, ne soient pas perturbés. »
« Nous ne rejoindrons pas le groupement en construction (..) Nous n'avons pas trouvé suffisamment de lisibilité et de clarté dans le schéma proposé. »
Creno, créé en 1970 pour regrouper des entreprises de fruits et légumes dont l'envergure et la dispersion étaient insuffisantes pour s'adapter à l'évolution des circuits de distribution, a-t-il été dépassé par ses ambitions ? « Il y a de très belles entreprises avec des personnes très compétentes dans le groupe. Néanmoins, l'hétérogénéité de leur taille, de leurs statuts, de leur fonctionnement, de leurs business plans est déstabilisante. Comment concilier les intérêts et les objectifs de multinationales avec ceux de groupements de producteurs ? De plus, l'organisation de Creno était devenue très lourde, je pense, au détriment des Crenistes. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé, comme d'autres entreprises, de quitter la structure. » Ceci étant, l'activité de Canavèse ne sera pas déstabilisée pour autant. « Nous avions misé sur Creno pour assurer des débouchés pour la production de notre OP “Les maraîchers du Midi”. Il s'avère que lorsqu'on est producteur, la logique économique veut que l'on cherche la meilleure valeur ajoutée possible. Nous ne l'avons pas trouvée avec Creno et les volumes absorbés par le groupement n'étaient pas significatifs. Il en va de même avec la banane. Nous ne pouvions plus rester dans un groupement où les choses n'étaient pas très claires. Néanmoins, le parcours commun a été intéressant. » C'est donc sans acrimonie que la page se tourne. « Nous avons pris la décision de redevenir indépendants, une notion inscrite dans l'ADN de l'entreprise. C'est pour cela que nous ne rejoindrons pas le groupement qui est en construction [lire p. 2]. Nous sommes une entreprise atypique de production et de commercialisation. Nous n'avons pas trouvé suffisamment de lisibilité et de clarté dans le schéma qui nous était proposé. Mais je tiens à souligner, qu'il y a aussi dans ce groupement de belles entreprises. » C'est donc dans ce schéma de totale indépendance que Canavèse fêtera ses quarante ans d'existence l'an prochain.