Sud-Ouest
En kiwis, les jaunes sont jugés “complémentaires” avec l’offre des verts
Face à l’augmentation très forte de la production mondiale, la filière kiwi a choisi la voie de la diversification par le goût et la couleur. Le CTIFL fait le point sur les perspectives.
Après quarante ans, le monopole de la variété verte Hayward est bien fini. Place aux jaunes, rouges, précoces, kiwaïs… Les producteurs s’adaptent à cet élargissement de la gamme variétale, en nombre de variétés et en calendrier, les consommateurs que la filière avait réussi à fidéliser sont face à des choix. Tout est remis en question, sur les plans agronomique, commercial, promotionnel… La rencontre organisée le 10 juin par le CITFL a mis en évidence les bouleversements entraînés par ce changement de stratégie. Aujourd’hui, seule la Nouvelle-Zélande a mis en place un programme de création variétale bien structuré, mais la réserve génétique se situe en Chine.
La montée en puissance de ces nouvelles variétés vise à élargir le potentiel de consommation : avec un taux de pénétration dans les ménages qui stagne à 60 %, le kiwi a besoin de nouveaux atouts pour se développer. Les résultats de l’étude présentée par Gilles Christy (CTIFL) montrent que les consommateurs préfèrent les verts aux jaunes et surtout que l’offre jaune est « plus complémentaire que substituable ». Jintao fait jeu égal avec les verts, avec des résultats supérieurs à ceux de Zespri Gold, critiqué sur son manque de goût et d’acidité. Mais le lancement de Zespri Gold qui obéissait à cette volonté de conquérir de nouveaux consommateurs amateurs de goût sucré a permis de gagner des parts de marché au Japon et en Asie.
A Lanxade, on a tiré la sonnette d’alarme face à l’émergence d’une bactérie Pseudomonas (observé au Japon, en Iran, Corée du Sud et Italie) qui entraîne la chute des fruits et un flétrissement et la mort de la plante. En Nouvelle-Zélande, où il a été observé pour la première fois mi-2008, « il faut couper et surtout brûler ». Toutes les variétés sont touchées, avec des intensités diverses. On évoque des rumeurs d’attaques sur le Piémont. Zespri a arrêté toutes les importations de plants en provenance d’Italie. Les techniciens appellent d’autant plus à la vigilance qu’il n’existerait pas de solutions curatives.