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Grand Ouest
En Bretagne, cap sur la cogénération

En Bretagne, l'accent est clairement mis sur le développement de la cogénération avec, quand cela est nécessaire, un agrandissement des exploitations. Chez Savéol, 60 % des surfaces devraient être chauffées par cogénération d'ici deux ans.

Anecdotiques encore en 2013, les projets de cogénération se développent aujourd'hui fortement en Bretagne. Si quelques serristes en étaient déjà équipés, notamment chez Savéol, le coût du gaz dans cette région, les anciens contrats de rachat de l'électricité et des tailles d'exploitation souvent inférieures à 3-4 ha y avaient jusqu'ici limité le développement de la cogénération. Mais la situation est en train de changer. Les nouveaux contrats C13 rendant la cogénération rentable à partir de 3 ha et la possibilité depuis 2013 d'utiliser du gaz naturel liquéfié livré par camion rendent désormais la technique accessible à beaucoup plus d'exploitations. Chez Savéol, sur 250 ha de serres, 82 ha sont déjà chauffés par cogénération avec une puissance opérationnelle de 47 MWe. Et quinze installations permettant de chauffer 70 ha pour une puissance installée de 40 MWe sont en projet pour 2015 ou 2016. « Les conditions financières des contrats C13 rendent la cogénération plus intéressante que les contrats précédents, souligne Brigitte Plassard, en charge du dossier Energie chez Savéol. Notre objectif est que les contrats soient signés avant fin 2015. La difficulté est la lenteur des dossiers de raccordement au réseau ERDF. »

Pour une recherche de compétitivité et avec des porteurs de projet plutôt jeunes, l'installation de cogénération s'accompagne d'un agrandissement des exploitations.

Dans certains cas, dans une recherche de compétitivité et avec des porteurs de projet plutôt jeunes, l'installation de cogénération s'accompagne d'un agrandissement des exploitations. Sur les quinze projets en cours, six prévoient une augmentation de surface pour 10 ha au total. « D'ici deux ans, 152 ha sur 260 ha seront chauffés par cogénération, soit 60 % des surfaces », résume Brigitte Plassard. Une dizaine d'exploitations pour 20 ha sont par ailleurs chauffées au bois, dont un projet récent de 1,7 ha. La région étant assez peu boisée et, pour des raisons de coût, la plupart sont orientées sur les déchets industriels banals (broyats de bois, palettes...). Mais la technique n'est pas amenée à se développer.

Si cette saison, les serristes n'ont pas eu de difficulté d'approvisionnement en bois, ce n'est pas le cas tous les ans, avec le développement sur la région de quelques grosses chaufferies à bois (laiterie Sill dans le Finistère, une grosse chaufferie de collectivité à Rennes, un fabricant d'engrais à Saint-Malo...). « Et surtout les serristes ne sont pas intéressés du fait d'une conduite de la chaufferie plus compliquée, de la consommation d'espace que cela entraîne, de l'investissement plus élevé et du manque de visibilité sur l'approvisionnement en bois », constate Brigitte Plassard. Certains producteurs équipés de chaudière à bois réfléchissent même à l'installation d'une cogénération permettant de réduire la maintenance de la chaufferie bois en hiver.

Trouver des solutions pour les petites et moyennes exploitations

En revanche, la coopérative ne s'intéresse plus que de loin à la méthanisation. « Les projets qui se mettent en place aujourd'hui sont inférieurs à 1 MWe et ne suffisent pas pour chauffer 1,5 ha de serre », précise Brigitte Plassard. Quant à la récupération d'énergie fatale, les possibilités sont très limitées dans le Finistère où la coopérative tient à se cantonner, même si la construction à Carhaix d'une grosse usine de production de poudre de lait peut présenter à terme des possibilités de récupération de chaleur.

Une autre préoccupation de Savéol porte sur les petites et moyennes exploitations pour lesquelles la cogéné-ration n'est pas rentable. « Certaines se repositionnent sur la fraise, qui nécessite moins d'énergie que la tomate, indique Brigitte Plassard. Et nous restons en veille pour leur apporter des solutions techniques permettant de consommer moins de gaz. » Une des solutions à l'étude est une installation mixant pompe à chaleur et moteur à gaz, déjà utilisée dans l'industrie pour la climatisation. « Nous attendons la validation technique et économique de cette nouvelle proposition technologique. »

Enfin, une autre action qui devrait occuper Savéol cette année est la partie électricité. « Fin 2015, les producteurs vont se retrouver face aux offres du marché, conclut Brigitte Plassard. Les coûts en électricité sont bien moins élevés que ceux du chauffage mais ils augmentent chaque année. Nous devons accompagner très sérieusement les producteurs sur ces aspects, pour l'achat d'électricité, l'optimisation des cogénérations... »

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