Land de Bade-Wurtemberg
En Allemagne le légume local perce sur le marché
Les distributeurs alsaciens et badois ont une vision similaire de ce que doit être l'offre en fruits et légumes bio. Ils leur attribuent un bon potentiel de développement.


Les études présentées le 13 novembre au colloque LEGEM BioRhi'n à Offenburg en Allemagne révèlent que, pour les responsables de rayon, les produits bio ne devraient pas trop se différencier de la marchandise conventionnelle. Ils attendent des calibres quasi identiques et un nombre limité de pièces par conditionnement afin de réduire le risque de pertes. La majorité, dont un taux de 90 % en Alsace, se fournit seulement auprès de sa centrale d'achat et fonctionne sur la base d'un approvisionnement journalier. En rayon, le prix des produits bio relevé dans les magasins en Alsace (fin 2013) est souvent le double du conventionnel. Les 500 g de tomates sont par exemple proposés à 1,10 € en conventionnel et à 2,40 € en bio. Les professionnels de la distribution sont les premiers à identi-i-fier un potentiel de développement non encore exploité pour les fruits et légumes bio. En Alsace où le recrutement de nouveaux consommateurs ralentit et où le cœur de clientèle se fidélise, la demande porte sur une offre massifiée, préemballée, avec un surcoût bio limité. Au pays de Bade voisin, l'accent est mis sur la disponibilité régulière d'une production locale. A partir de 2015, le land de Bade-Wurtemberg compte encourager les maraîchers en conversion bio par une aide de 935 €/ha et soutenir le maintien des surfaces existantes avec 55 €/ha. La demande en produits locaux par le consommateur a incité l'enseigne Edeka à contractualiser des volumes avec des producteurs, à participer à l'investissement dans des serres bio sur des produits à forte valeur ajoutée comme les champignons ou le poivron. Edeka a lancé “Unsere Heimat” (“Notre patrie”) sa marque propre avec des références bio régionales. Les premiers résultats sont concluants et ses parts de marché se développent. En Alsace, la relocalisation des approvisionnements n'en est qu'au stade de la réflexion.