Comptes de l’agriculture 2011
En 2011, les producteurs de fruits et légumes ont fortement souffert
Fortes disparités régionales, et productions largement touchées, les comptes de l’agriculture en f&l font état d’une année 2011 difficile pour l’ensemble du secteur.
Le 4 juillet, l’Insee et le service statistique du ministère de l’Agriculture ont présenté les comptes de l’agriculture définitifs pour l’année 2011. Les exploitations fruitières et maraîchères ont fortement souffert des conditions climatiques du printemps 2011 et de la mévente. « Leur revenu moyen est très nettement orienté à la baisse en 2011, note Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture. Sous le poids des charges, le revenu des arboriculteurs descend à 10 900 euros par actif et celui des maraîchers à 8 100 euros. Ainsi, en région PACA, le revenu triennal moyen est en baisse de 3 % en 2011 du fait des départements à dominante fruits et légumes (Bouche-du-Rhône et Vaucluse). En revanche en Rhône-Alpes, les mauvais résultats sont partiellement compensés par ceux des vins et le revenu triennal progresse de 10 %. » La récolte de pommes de terre a dépassé celle de 2010 (faible) entraînant une baisse des cours. La campagne des légumes d’été en 2011 a été « marquée par la crise E.Coli» en concombre et tomates. La facture énergetique (+18 %) a continué à alourdir les coûts de production, en cause la hausse du prix du pétrole. Dans l’UE, la Pologne voit son résultat agricole net par actif progresser tout comme en Allemagne, en Italie après avoir vécu une baisse forte en 2010 voit ses revenus augmenter sensiblement. D’une manière générale, l’Insee annonce que le résultat agricole net par actif augmente de 19 %. Les réactions ne se sont pas faites attendre. Légumes de France a fait part de son inquiétude et d’« une chute (du revenu moyen par actif pour les producteurs de légumes, NDLR) de 75 % par rapport à 2010 », le syndicat majoritaire appelle à « réagir et à redonner de la compétitivité » aux producteurs et à leur salariés, faisant allusion aux annonces gouvernementales (TVA sociale, heures supplémentaires...) et attend le Sommet social de pied ferme. La Coordination rurale estime que « ces données masquent la dure réalité du revenu des agriculteurs ». La Confédération paysanne constate que « les grandes disparités entre les revenus des paysans en fonction de leur production et de leur région ne sont pas résorbées. »