Comptes de l’agriculture
En 2008, le revenu des producteurs s’est effondré
Les maraîchers et arboriculteurs sont une fois de plus victimes de mauvaises conditions météorologiques. Ils ont par ailleurs souffert des hausses élevées du coût des intrants.
Encore une année difficile pour les fruits et légumes. Depuis déjà deux ans, la conjoncture de milieu d’année que publient l’Insee et le service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste) est très décevante pour la filière fruits et légumes. Deux années avec printemps et étés défavorables ont entraîné l’arboriculture fruitière dans le rouge et les maraîchers confrontés à une hausse du coût des engrais et de l’énergie peinent également. Toutes productions confondues (fruits, légumes et pommes de terre), l’Insee annonce une régression en volume de 3,1 %, donnant lieu à une hausse des prix de 6,3 %, soit en valeur une progression de 3,7 %. De manière générale, la part des fruits, légumes et pommes de terre représente en valeur 7,4 milliards d’euros, une part non négligeable puisqu’elle est comparable aux fourrages, plantes et fleurs et légèrement inférieure (de 2 milliards d’euros) comparée aux vins ou encore de 3,3 milliards d’euros face à la part des céréales dans l’agriculture française.
Des chiffres à rapprocher de l’utilisation des produits phytos et de l’utilisation d’énergie (la facture augmente de 20 % du fait de la hausse du pétrole jusqu’en août). Ainsi, 2008 est une année qui a vu la hausse des achats de fongicides et herbicides, tandis que l’emploi des insecticides a baissé fortement.
En 2008, le revenu moyen des arboriculteurs, - 37 %, est la pire évolution de tout le secteur agricole français. D’autant que déjà en 2007, les arboriculteurs avaient vu leur revenu chuté de 20 %. Cette évolution est fortement liée à la hausse de la valeur de consommation des intermédiaires (+ 15 %) et ce alors que la production est restée stable et les ventes peu encourageantes du fait d’une mauvaise météo.
Quant aux maraîchers, en 2008 ils ont subi de plein fouet la hausse du coût de l’énergie et des engrais qui ont pesé sur les charges des exploitations, résultat leurs revenus ont chuté de 15 % après une année 2007 très mauvaise. En 2008, la situation a été très variable selon les productions. La hausse de l’énergie a surtout pesé sur les productions de légumes sous abri. Ainsi, si la production progresse légèrement en valeur, dans certains cas, elle ne compense pas les hausses des coûts des intrants et de l’énergie.