EG’Alim : la filière fruits et légumes reste vigilante
L’évolution des relations commerciales entre amont et aval devrait être le premier sujet traité suite aux Etats Généraux de l’Alimentation, avec projet de loi et ordonnances à la clé.
L’évolution des relations commerciales entre amont et aval devrait être le premier sujet traité suite aux Etats Généraux de l’Alimentation, avec projet de loi et ordonnances à la clé.
La clôture des Etats Généraux de l’Alimentation s’est déroulée le 21 décembre, à Bercy. La journée a été ouverte par Stéphane Travers, ministre de l’Agriculture et clôturé par le Premier ministre, Edouard Philippe. Plusieurs membres du gouvernement (Santé, Bercy) se sont succédés avec l’absence au dernier moment, et du coup très remarquée, de Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique.
Plan de route
Si les EG’Alim ont couvert un spectre large de préoccupations (écologie, bio, santé, souveraineté alimentaire, gaspillage…), c’est clairement sur le plan des relations commerciales que les choses devraient avancer le plus vite. Dans les premières semaines de 2018, le Conseil des ministres présentera un projet de loi en ce sens. Inversion de la contractualisation, détermination du prix à partir d’indicateurs de coûts de production et de marché, facilitation de la mise en œuvre des clauses de renégociation, clarification de la notion de prix abusivement bas en seraient les principaux points.
La loi devrait aussi indiquer le relèvement du seuil de revente à perte de 10% ainsi que l’encadrement des promotions (34% en valeur, 25% en volume). Sur le sujet, Edouard Philippe a apporté quelques précisions : « Nous proposons d’habiliter le Gouvernement à relever le seuil de revente à perte de 10% et à encadrer les promotions à titre expérimental, pour une durée de deux ans ». Ce qui suppose une loi d’habilitation, indispensable pour légiférer par ordonnance.
Les plans de filière, demandés aux interprofessions par le Président de la République lors de son intervention du 11 octobre à Rungis, devront faire l’objet d’échanges avec les associations et représentants de la société civile. Et plutôt rapidement, durant le mois de janvier, avant un retour final vers le Président de la République.
En revanche, sur d’autres sujets, on note peut-être moins d’empressement : un plan “Ambition Bio” pressenti pour le prochain salon de l’agriculture en février prochain, expertise collective lancée par l’Inserm dès 2018 pour renforcer la recherche et évaluer les substances phytos dont l’exclusion ou la substitution ne sont pas prévues. Ce qui a été loin de satisfaire certaines ONG et associations.
Engagée, mais attentive
Le filière fruits et légumes a accueilli ces annonces d’une manière globalement positive mais demeure vigilante sur la suite. Et surtout attend des actes. Luc Barbier, président de la FNPFruits, a ainsi rappelé : « Les EG’Alim ont permis de mettre autour d’une table des gens qui ne se parlaient pas. On a fait le boulot, on a mouillé la chemise. Au-delà des aspects financiers, certains sujets sont de l’ordre des décideurs politiques ». Le son de cloche est similaire pour Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France qui se félicite de certaines dispositions mais demeure attentif : « si on veut réellement négocier, c’est dès 2018. Nous restons vigilants aussi bien sur la contractualisation que sur les promotions. L’objectif demeure la rémunération du producteur. » Et pour Bruno Dupont, président d’Interfel, « Au niveau interprofessionnel, nous nous soucions de la production, de la distribution et aussi de la consommation. Je suis satisfait de voir que la communication auprès des consommateurs va reprendre et de l’effort voulu contre la malbouffe. Mais maintenant il faut des actes ».