Echalotes de tradition : la victoire semble proche
Dans le conflit qui les oppose à une maison semencière néerlandaise, “De Groot en Slot-Bejo Zaden”, qui a inscrit au catalogue européen, à la fin des année 90, deux variétés d’échalotes de semis, la commission européenne a pris le parti des producteurs d’échalotes de tradition, jeudi lors de l’audience de la Cour de justice des communautés européennes (CJCE).
“Ces variétés de semence ne tombent pas dans le champ d’application, ni de la directive semences, ni de la directive plants ; par conséquent, elles ne peuvent pas figurer en tant que tel au catalogue commun”, a notamment déclaré le représentant de la commission européenne. L’échalote de semi diffère de l’échalote de tradition (isssue d e la multiplication de bulbes) car elle provient d’un croisement entre un oignon et une échalote.
Ces paroles ont été rapportées par les producteurs français d’échalotes de tradition qui tenaient une conférence de presse, vendredi dans le Nord-Finistère. Depuis cinq ans, l’échalote de semis concurrence l’échalote de tradition, non mécanisable. Elle possède un avantage concurrentiel car elle peut être semée sur de grandes surfaces.
En Europe, il s’en cultive 5 000 t, contre 50 000 t d’échalotes de tradition dont 40 000 t en France (35 000 t dans le Finistère et 5 000 t dans le Val de Loire). Selon Pierre Bihan-Poudec, président de la section nationale échalote, les Français ont subi un préjudice principalement sur leurs marchés à l’exportation, au premier rang desquels les Etats-Unis.
Tout n’est cependant pas terminé. En effet, l’avocat général ne se prononcera sur ce dossier devant la CJCE que le 24 mai prochain, et l’avis de la Cour n’interviendra que dans les mois suivants. Si les échalotes de semis venaient effectivement à être retirées du catalogue européen, Yvon Kerléguer, en charge du dossier échalote au Cerafel, Comité de bassin estime qu’elles devraient automatiquement être interdites de commercialisation.