Fruits tropicaux - Interview
Dynamiser la vente de bananes dans l’Hexagone
Jean-Louis Tremblay et Pierre Arnaud, co-présidents de l’Association interprofessionnelle de la banane évoquent, pour fld, l’actualité de l’AIB.

Fld : Pouvez-vous faire le point sur les actions de l’AIB (1), huit mois après sa création ?
Jean-Louis Tremblay : L’Association interprofessionnelle de la banane a été créée le 13 février dernier. Après huit mois de travail, on constate une grosse envie d’évolution chez l’ensemble des partenaires. Nous avons créé trois groupes de travail qui vont rendre leurs conclusions avant la fin de l’année. La philosophie générale de notre action est simple : déterminer ensemble ce que l’on peut faire ou ne pas faire au sein de notre interprofession, avec un objectif : augmenter la consommation de bananes.
Fld : Quelles sont les grandes lignes qui se dégagent des réflexions de ces groupes de travail ?
Pierre Arnaud : Le premier groupe de travail est consacré à l’information du consommateur. Quels messages devons-nous faire passer ? Sur quels supports ? Ce groupe a pour tâche également de faire le point sur les connaissances en nutrition. Il faut renforcer les messages autour des bienfaits nutritionnels de la banane et tordre le coup aux idées reçues dans le genre « la banane fait grossir ». Nous allons travailler en direction des cibles déjà consommatrices de bananes qui ont un fort développement comme les familles avec enfants. Il convient de rappeler que la banane est le deuxième fruit consommé en France et représente environ 15 % des achats de fruits frais des ménages français. Avec 8,5 kg/habitant/an, les volumes consommés en France restent toutefois très inférieurs à ceux consommés en moyenne dans l’Union européenne à 27 (11 kg) et très inférieurs à la consommation de pays proches comme la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Nous travaillons aussi le dossier de la prévention/gestion de crise en liens étroits avec Interfel et Aprifel.
Fld : Vous étudiez également les questions de logistique et celles se rapportant au rayon ?
Jean-Louis Tremblay : S’agissant de l’impact de la logistique sur la qualité du produit, nous allons écrire stade par stade l’inventaire des bonnes pratiques afin de mettre en avant les déterminants de la qualité. Cela pourra nous permettre de faire des préconisations à l’usage de nos adhérents. Nous bénéficions pour cela de l’accompagnement du Cirad. Ce travail pourrait aboutir à terme à la rédaction d’un guide des bonnes pratiques qui serait complété par une échelle colorimétrique associée à un itinéraire technique. Par ailleurs le groupe segmentation/merchandising a pour objectif de recenser l’existant sur le rayon banane et sur les produits proches. Il s’agit d’un travail complexe qui devra s’appuyer sur des innovations en termes de packaging et de présentation.
Fld : Quelles sont les prochaines étapes pour l’AIB ?
Pierre Arnaud : Nous espérons disposer d’un rapport de ces groupes de travail courant novembre pour décider des suites à donner à l’activité de notre association qui, je le rappelle, est encore dans une phase probatoire.
(1) L’AIB (Association interprofessionnelle de la banane) est présidée conjointement par un représentant de l’amont de la filière, Pierre Arnaud (Section Banane CSIF-Chambre syndicale des importateurs de fruits et légumes), et de l’aval, Jean-Louis Tremblay (UFMB-Union française des mûrisseurs de banane).