Communication
Durabilité ou origine France, la banane antillaise communique
Impliqué dans l'agroécologie avec le Plan Banane Durable 2, c'est sur l'origine France que l'UGPBAN va communiquer cette année.



Si le ministère de l'Agriculture aime à parler d'agroécologie, la filière antillaise préfère le terme de banane durable. Déclinée sous le Plan Banane Durable en 2008, la démarche a évolué en Plan Banane Durable 2 (2014-2020), toujours en partenariat avec les ministères de l'Agriculture et de l'Outre-Mer, la Martinique et la Guadeloupe, l'Odeadom, et avec le soutien du Cirad et de l'Institut technique tropical.
Sur le premier plan, l'objectif était de diffuser des bonnes pratiques (itinéraire cultural avec des plantes de service, l'absence de labour…) afin de réduire le recours aux produits phytos. Pour ce nouveau plan, l'axe de diffusion est maintenu, mais de nouveaux objectifs ont vu le jour. « Nous avons atteint une réduction d'utilisation de produits phytos de 50 % entre 2008 et 2013 !, souligne Philippe Ruelle, directeur général de l'UGPBAN. A présent, nous mettons l'accent sur la substitution des produits chimiques par des produits de bio contrôle : bio pesticides, auxiliaires… » Des indicateurs se mettent en place pour mesurer la diffusion des bonnes pratiques et ses effets.
La Flhorban 925 passe progressivement les étapes de testAutre axe du plan, le travail de sélection variétale se poursuit. La Flhorban 925, résistante à la cercosporiose (cf. fld magazine de février 2014), est une variété prometteuse. L'UGPBAN a donc augmenté les surfaces plantées et 6 ha sont actuellement en production (3 ha sur chaque île), ce qui permet de réceptionner six palettes par semaine. « Ces volumes nous permettent d'étudier l'évolution de la variété à tous les stades de la filière, explique Philippe Ruelle. Nous continuons de régler les problèmes agronomiques. Nous avons fixé une température de transport optimale et mis au point un protocole de mûrissage que nous continuons de rôder. La prochaine étape de test est la distribution et le consommateur. » Actuellement, l'UGPBAN cherche à mettre en place des partenariats avec les clients pour commercialiser cette banane. « Nous voulons voir l'évolution du produit en rayon, l'accueil des consommateurs. Certains distributeurs sont d'accord pour un partenariat, d'autres non. Mais si tout se déroule bien, on pourrait envisager que, d'ici à un an, la banane soit chez le consommateur. »
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a pu apprécier les avancées en matière d'écologie de la banane antillaise lors de son déplacement en Guadeloupe le 6 janvier. Il a visité une exploitation et la station du Cirad à Neufchâteau, où des recherches variétales ont lieu. « Vos résultats sont extrêmement encourageants : ils nous prouvent qu'une agriculture écologique est possible », s'est-il félicité. En parallèle du lancement du Plan Banane Durable 2, l'UGPBAN a demandé à un cabinet extérieur une étude sur l'empreinte économique et sociale de la banane antillaise. « Pour un euro injecté dans la filière, quel est l'effet pour l'économie des îles ? Pour l'emploi ? Et en métropole dans les ports ? Cette étude permettra de le mesurer », précise Philippe Ruelle.
Une communication “bleu, blanc, rouge”Si la banane de Guadeloupe et Martinique est une des plus vertes du monde et la seule produite en zone tropicale humide sous un cadre réglementaire français, ce n'en est pas un axe de communication. « La marque banane de Guadeloupe et Martinique a une identité forte, une bonne image et une bonne notoriété. Mais on a du mal à expliquer le concept de durabilité aux consommateurs, souligne Philippe Ruelle. Elle n'est pas bio, mais pas tout à fait conventionnelle, elle est entre les deux. » Après avoir mis l'accent sur l'identité régionale de sa banane sous la signature “Le bon goût de nos régions” (la campagne a été lancée fin 2011), l'UGPBAN veut donc davantage communiquer sur son côté français. Les couleurs du drapeau vont venir encadrer le célèbre timbre de la marque. « La banane est un exotique, vu comme fruit lointain, les stickers, petits, ne suffisent pas pour communiquer. Nous allons donc faire apparaître progressivement le “bleu, blanc, rouge”, puis revendiquer nos valeurs sociales et environnementales », explique-t-il sans donner davantage de détails. Cette nouvelle communication sera testée pendant quatre mois et, si elle se révèle probante, un lancement à grande échelle sera programmé en deuxième partie d'année.