Dunkerque: premier port français pour les fruits

Le port de Dunkerque ne peut désormais plus compter uniquement sur le développement des trafics de céréales et de sucre, trop sujets aux influences des réformes successives de la Pac! C’est pourquoi il est de plus en plus important de veiller au rééquilibrage des flux en développant cette image de port multi-spécialistes.

Aussi, depuis 1998, le port a développé le trafic de la banane antillaise: 95% des 360.000 t de fruits importés en 2005 étaient des bananes. Et Dunkerque s’affiche pour la première fois comme “le premier port français d’importation de fruits”. Un véritable record, dû notamment à l’activité de la société Dunfresh (groupe Conexa). A Dunkerque, on sait néanmoins que, dans la banane, rien n’est définitivement acquis. Le port pourrait très bien subir le contrecoup de la nouvelle OCM Banane et, pour se prémunir d’une telle éventualité, il accroît ses échanges avec le Surinam (40.000 t sur les 340.000 t).

16 millions d’euros investis par des opérateurs privés

Depuis octobre 2005, Banalliance a lancé ses activités de conditionnement et de distribution dans ses 5.000 m2 de nouveaux entrepôts. Cet investissement, qui représente près de 5 millions d’euros, permet de recevoir les conteneurs chargés de cartons vrac et de les décharger sur des bandes transporteuses pour leur conditionnement en palettes avant expédition ou stockage (400 t par semaine).

Au total, c’est près de 16 millions d’euros qui auront été ainsi investis en 2005 par des opérateurs privés auxquels il faut ajouter Dailyfresh Logistics.

En effet, ce logisticien hollandais a investi 4,2 millions d’euros dans un bâtiment de 6.000 m2 qui sera opérationnel dès cet été. Le bâtiment permettra de faire du “cross docking”, et deviendra une plate-forme de regroupage et d’éclatement pour les fruits et légumes en provenance du Nord de l’Europe, conditionnés et emballés à destination des enseignes de la grande distribution anglaise.

Le port étudie de nouvelles liaisons avec le Maroc

Dunkerque a définitivement abandonné toute velléité en matière d’exportation de pommes de terre (excepté peut-être un courant d’exportation de plants à destination de l’Afrique du Nord) laissant de fait ce courant d’export à son voisin boulonnais. “Pour être rentable, nous devrions mettre un bâtiment gracieusement à la disposition des opérateurs”, commente Pierre Joly, directeur commercial.

Dunkerque étudie néanmoins de nouvelles liaisons hors conteneurs avec le Maroc sur le plan des agrumes, et envisage la construction d’un entrepôt bord à quai dans le port Est afin de permettre le déchargement de bateaux avec cales réfrigérées.

En effet, si la totalité des agrumes arrivait hier conteneurisée, pour être traitée et envoyée soit vers Rungis soit vers le Marché de Lille, ce nouvel investissement pourrait permettre une diversification supplémentaire des trafics.

C’est ce qu’a également entrepris le port de Dunkerque avec l’Amérique du Sud (le Chili, le Pérou…) en important, cette année, quelque 20.000 t de fruits exotiques.