Contrôles frontaliers
Dunkerque courtise les importateurs
Avec son Poste d'inspection frontalier, Dunkerque espère récupérer des volumes. Les importateurs attendent des réponses sur les différences de traitement entre ports européens.
Dunkerque Port a inauguré le Poste d'inspection frontalier du Service d'inspection vétérinaire et phyto (Pif/Sivep) le 9 octobre. Hasard du calendrier : le Bougainville, mastodonte de la CMA CGM, était amarré au port. Après Roissy et Le Havre, Dunkerque va bénéficier du Pif. C'est désormais dans un lieu unique qu'auront lieu les contrôles des produits importés de pays tiers à Dunkerque.
« On espère récupérer des trafics qui se font ailleurs, à Anvers, Zeebrugge, Rotterdam », ne cache pas Stéphane Raison, président du directoire du port de Dunkerque. Pour Adeline Croyère, chef du Sivep Central, « un vrai Pif fusionné, c'est une belle avancée qui permettra une optimisation des contrôles et une rapidité du dédouanement ». Raison suffisante pour convaincre les importateurs de débarquer davantage à Dunkerque ? Pour
Christian Choupin, représentant de la CSIF, « on chargera en fonction de la qualité des réponses de l'administration française ». Car pour les importateurs, l'enjeu sine qua non c'est la durée de l'immobilisation des conteneurs suite aux contrôles, qui diffère en fonction des ports en raison d'une lecture différente de la directive UE 2029 (cf. fld hebdo du 1er avril et du 17 juin).
Christian Choupin s'interroge : « Le transport Rotterdam-Rungis est plus cher. Mais puis-je prendre le risque de débarquer en France considérant le délai possible d'immobilisation ? » Adeline Croyère le reconnaît : « Soyez assurés que je m'assure que mes agents appliquent le règlement européen harmonisé, ni plus ni moins. Ceci dit, il y a des disparités, en particulier en agrumes sud-africains. Nos confrères européens échantillonnent parfois dix, vingt fois moins que nous. » Les deux parties ont toutefois reconnu que le dialogue s'améliore chaque jour et que les délais de notification se sont raccourcis. « On pourrait aussi, comme à Roissy, laisser la possibilité aux professionnels de choisir leur laboratoire et d'y amener eux-mêmes les prélèvements sous scellés », avance-t-elle, relayant une proposition de la CSIF.
• 650 m2 de surfaces, dont 450 m2 pour le technique.
• 5 portes, dont une pour les contrôles phytos.
• Capacité de 5 000 lots/an contrôlés (1 000 actuellement).
• 3 personnes, plus d'éventuels renforts de la Draaf Lille.
• Investissement de 2 M€, dont 800 000 € par la Communauté urbaine de Dunkerque.