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Drosophila suzukii : Ganaspis est-il l’espoir de la filière cerise française ?

Apparue dès les années 2010, la Drosophile Suzukii est en passe de devenir le principal ravageur pour la filière cerise française. Un prédateur, le Ganaspis cf. brasiliensis, parasitoïde larvaire exotique, constitue néanmoins un espoir pour la filière cerise française. 

Filet monoparcelle sur cerisiers dans le Vaucluse
Le filet monoparcelle permet aussi une protection efficace du verger dans son ensemble.
© Caroline Maréchal

Arrivée du Japon à la faveur des échanges commerciaux, Drosophila Suzukii s’est développée progressivement dans toute la France, l’Europe et le monde. « Avec le climat qui devient de plus en plus propice, et la disparition progressive par interdiction des moyens de lutte, nous pouvons perdre jusqu’à 35 % de notre production rien qu’à cause de ce petit insecte, se désole Jean-Christophe Neyron, président de l’AOP Cerises de France. Au point que certains professionnels se demandent s’il est encore raisonnable de planter des cerisiers aujourd’hui ».
 

Lutte contre Drosophila suzukii : un espoir nommé Ganaspis

Depuis 2022, date de l’interdiction de l’une des dernières matières actives encore efficaces, le Phosmet, l’Etat a donné 7 millions d'euros de compensation à la filière pour la recherche de solutions alternatives. Les scientifiques, qui n’avaient pas attendu cette dotation pour s’intéresser à ce ravageur venu d’Asie, ont tout de même pu accélérer les choses et ils ont ramené du Japon, terre d’origine de Drosophila Suzukii, un insecte naturellement prédateur de celle-ci, le Ganaspis. Ce dernier représente un immense espoir pour la filière cerise. « Il y a déjà eu quelques résultats prometteurs en Amérique du Nord où il s’est installé naturellement. Nous testons actuellement son acclimatation et son efficacité dans quelque 60 parcelles sur tout le territoire », explique Nicolas Borowizc de l’INRAE Paca.
 

En savoir plus : Cerise : pourquoi le parasitoïde Ganaspis brasiliensis est un espoir contre Drosophila suzukii
 

Le premier lâcher a eu lieu en 2022 et depuis, les choses s’affinent progressivement. A la station d’expérimentation du CTIFL La Tapy, on recherche en parallèle une molécule de biocontrôle afin de la combiner à Ganaspis pour un moyen de lutte complet. En attendant, il reste 4 à 5 matières actives aux producteurs qui peuvent encore alterner ces traitements pour tenter d’échapper aux ravageurs, drosophiles, mouches de la cerise, pucerons, araignées…
 

Les filets monoparcelles, solution coûteuse

Certains producteurs comme la famille Reynard, ont mis en place de coûteux systèmes de filets monoparcelles de plusieurs hectares qui protègent intégralement les arbres et le verger. Mais ces installations, utilisées sur moins de 10 % des vergers de cerises en France, représentent un coût (entre 20 000 et 80 000 euros l’hectare) que certains producteurs ne peuvent pas assumer. « Le temps de la recherche n’est malheureusement pas le temps de la production et tout le monde attend une solution pérenne pour nous permettre de travailler de façon plus sereine dans l’avenir », conclut Jean-Christophe Neyron.

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