Doha : les raisons de ne pas conclure
Dans la famille des négociateurs de l’OMC il y a les très pressés, les un peu pressés et les pas pressés du tout. Leader des très pressés, P. Lamy. Le directeur de l’OMC vivrait un échec des négociations comme un échec personnel et préfère n’importe quel accord à pas d’accord du tout. Il va convoquer les ministres d’une trentaine de puissances le 21 juillet pour tenter de leur arracher une signature. Le Commissaire européen Mandelson oscille entre très pressé et un peu pressé. Il va en permanence jusqu’aux limites extrêmes de son mandat de négociation. Las des critiques de la France, il va bouder le dîner offert par l’Elysée pour l’ouverture de la présidence française. Enfin, on se bouscule dans le camp des pas pressés, car les raisons de ne pas conclure sont nombreuses. Notons en deux : comment achever des négociations agricoles, démarrées en 2001 sur des bases aujourd’hui obsolètes du fait des crises énergétiques et alimentaires ? Et comment signer un texte aussi déséquilibré où l’Europe aurait tout cédé sur l’agriculture sans rien obtenir sur les services ou l’industrie ? Chef de file des opposants, Paris organise une réunion ministérielle entre le 14 et le 20 juillet. N. Sarkozy a jugé “invraisemblable” que l’UE puisse continuer à négocier. Le ton est donné.