Doha, Hong Kong, Genève…
“Nous pressentons bien que la conférence de Hong Kong ne verra pas la conclusion du cycle de Doha”. Cette phrase de Dominique Bussereau, prononcée la semaine dernière à Paris devant un parterre de syndicalistes agricoles français et africains réunis à l’initiative de la FNSEA, en dit long sur la stratégie de la France à la veille de la conférence ministérielle de Hong Kong. A une semaine du début de cette conférence, l’état des lieux des négociations ne plaide pas en effet en faveur d’un accord global. Pascal Lamy lui-même, qui tente de sauver le premier grand rendez-vous de sa direction, semble vouloir pousser l’agriculture vers la porte de sortie. Même le Commissaire Peter Mandelson, le plus OMC-compatible des Européens, commence à s’impatienter. Comme sœur Anne dans sa tour, il ne voit rien venir. Ni sur l’agriculture, où les partenaires de l’UE semblent bien décidés à empocher les concessions de Bruxelles sans rien lâcher. Ni sur les services où aucune avancée n’est à signaler à ce jour. Bref, à J-8, l’Europe a tout à perdre et rien à gagner. Pourra-t-elle compter sur les pays ACP. 55 d’entre eux (sur 71) sont membres de l’OMC.
De quoi faire un important groupe de pression. A condition d’avancer unis. Ce qui n’est pas impossible car les motifs de mécontentements (sucre, coton, banane) sont nombreux. Doha ne se terminera donc pas à Hong Kong. L’OMC a déjà prévu d’organiser une nouvelle réunion à Genève dans six mois.