Ouest
Développer les passerelles entre le bio et le conventionnel
La Bretagne est la première région française en surface pour la production de légumes frais bio. La Chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine veut développer les échanges avec le conventionnel.
En Bretagne, 6,7 % des surfaces de légumes frais sont en bio ou en conversion, soit 3 409 ha, ce qui représente 21,1 % de la surface nationale. 616 fermes produisent des légumes bio, surtout dans le Finistère, les Côtes-d'Armor et l'Ille-et-Vilaine. Depuis 2012, le nombre d'exploitations a augmenté de 3,7 % et les surfaces de 7 %. Deux systèmes coexistent : le maraîchage, avec des surfaces inférieures à 10 ha, une gamme de dix à trente espèces et des abris, et le plein champ, avec des surfaces plus grandes et un nombre d'espèces limité (choux, choux-fleurs, pommes de terre, poireaux, échalotes).
La Chambre d'Agriculture d'Ille-et-Vilaine s'est penchée sur le développement de l'agriculture bio en Bretagne.
80 % de la production est distribuée en circuit long, soit 35 000 t en 2013, avec 124 opérateurs positionnés sur cette filière. « Pour la filière longue, l'organisation, l'expérience des producteurs et la demande pour de nouveaux produits sont des atouts importants, note Jean-Luc Moulin, président du Comité bio de la Chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine. Les enjeux sont la maîtrise technique de nouvelles productions et l'accompagnement technico-économique des producteurs, notamment des nouveaux convertis. » La filière courte bénéficie, elle, d'une bonne image et du soutien des collectivités. « Mais pour certains producteurs, la maîtrise technique et l'organisation du travail doivent être améliorées, souligne Jean-Luc Moulin. Une forte disparité des résultats est aussi observée. Et il serait important d'identifier le potentiel futur de commercialisation. » Pour la Chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine, l'établissement de passerelles entre bio et conventionnel pourrait faciliter le développement du bio mais aussi la réponse aux défis de l'agriculture conventionnelle. « Les conventionnels peuvent aider le bio en termes d'itinéraires techniques, productivité et travail, estime Jean-Luc Moulin. Et les agriculteurs bio sont souvent avancés en matière d'engrais verts, non labour, binage, fertilisation organique, techniques qui pourraient aider les conventionnels à répondre aux défis des économies d'intrants et du plan Ecophyto. »