Ciref
Des variétés qui évoluent avec le changement climatique et de nouveaux ravageurs
Les cinquièmes rencontres variétales du Ciref, le 12 septembre à Douville (Dordogne), ont illustré un gros travail d'adaptation aux facettes du changement climatique.
On va aller vers une modification des pratiques culturales et de la relation aux marchés , résume Frédéric Bakry (Cirad).
Le changement climatique, à ne surtout pas confondre avec la météorologie, est une réalité, résume Grégoire Pigeon (division agrométéo-rologie de Météo France). Il rappelle les impacts agricoles du changement climatique : « plus chaud, plus sec, plus de CO2 ». Avec des effets positifs sur la photosynthèse, une croissance plus rapide et des hivers plus courts. En revanche, trop chaud et marqué par une augmentation de l'ETP, et donc des besoins en eau. Sur « un autre pas de temps », la recherche doit également adapter les variétés à l'arrivée de nouveaux insectes : drosophila suzukii, identifiée en France sur fraise remontantes fin juillet 2011, mobilise la recherche au niveau international. « On va aller vers une modification des pratiques culturales, probablement, et de la relation aux marchés », résume Frédéric Bakry (Cirad). Cela passe par le développement de l'adaptabilité des variétés et de la « résilience des systèmes de production ». Côté variétal, le Ciref travaille sur la résistance de nouvelles variétés, à l'oïdium par exemple, dans le cadre de programmes internationaux de recherche. Il privilégie des variétés « plus rustiques » – au sens de robustesse –, souligne le sélectionneur Philippe Chartier qui recherche la “mule” qui s'adaptera à un éventail de situations. Mais attention : la résistance des variétés peut évoluer avec le temps : c'est le cas de Florence, passée de tolérante à sensible. Lancée récemment par le Ciref, la variété Rubis des jardins, qui offre une bonne tolérance à l'oïdium et au botrytis, est adaptée à la culture bio et au marché amateur. Autres pistes pour assurer la stabilité de la production des variétés Ciref face à des conditions climatiques saisonnières de plus en plus aléatoires : travailler sur l'élevage des plants, modéliser la remontée florale, sélectionner des variétés avec moins de besoins en froid pour des hivers plus doux. CIR 107 – « plutôt un cheval de course » – présente un fort potentiel mais en respectant bien son itinéraire cultural ; elle sera lancée l'an prochain par le Ciref.