Agriculture bio
Des transformateurs de pommes et une Agence de l’eau au chevet du bio
Pour fêter le Printemps bio, cette année l’Agence bio avait donné rendez-vous aux professionnels du secteur au ministère de l’Agriculture. Retour d’expériences.
Après avoir présenté les chiffres d’évolution de la filière, l’Agence bio a annoncé, lors des Assises nationales au ministère de l’Agriculture, une forte augmentation en arboriculture (+ 10 %) sur un an. Il s’agit majoritairement de noyers et châtaigneraies, mais Elisabeth Mercier, directrice de l’Agence bio, indique : « Bientôt, on n’aura plus besoin d’acheter de pommes bio hors de France. Il y a plus de cinquante variétés sur le marché. On observe une montée en puissance progressive du verger de pommes. » Une réalité que confirme le directeur général de Danival, Thomas Breuzet, en présentant le projet des vergers bio du Sud-Ouest. « Avec Vitamont, nous nous sommes rendus compte que nous avions des besoins complémentaires. Et nous avons voulu relocaliser l’outil de transformation en France. On s’approvisionnait en Italie. Depuis deux ans on recrute des arboriculteurs afin qu’ils produisent la moitié des volumes en frais l’autre en transformé. » A ce jour, le partenariat compte sept arboriculteurs répartis sur 20 ha de pommiers bio, leur objectif atteindre les 100 ha dans la vallée de la Garonne. « Il s’agit de contrats sur neuf ans avec prix garantis portant sur trois variétés (Goldrush, Opale et Dalinette). Nous sommes dans une démarche de certification Biosolidaire. C’est un projet que nous avons pu réaliser grâce aux fonds de structuration de filière Avenir bio. » Pour enrichir le propos, l’Agence bio avait invité Jean Peytavin, chef de service des ressources en eau de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée. « Nous avons démarré notre soutien à l’agriculture bio pour préserver les zones de captage d’eau, en particulier les plus problématiques (225 sur les 6 000 que compte la région). Nous avons mis 12 M€ sur la table et la moitié est allée sur le bio. On a doublé le soutien du ministère de l’Agriculture sur le bio. Sur le bassin, le ministère brasse 1,6 Md€ de subventions, donc notre action est faible. » Un audit sera réalisé d’ici la fin 2011 et les résultats connus d’ici Pâques 2012. « Cet audit répondra à la question : quel impact possible d’une conversion AB sur la qualité de l’eau ? Il faut une mise en place du bio comme installation préférentielle à long terme sur les zones de captages à risque. » Ce sont des impulsions politiques.