40e anniversaire de Rungis
Des tonnages presque divisés par deux en une décennie
Si les volumes de pommes sur Rungis ont sérieusement baissé depuis 1998, le marché de gros favorise le négoce des variétés moins répandues.

La pomme est un produit atypique sur le marché international de Rungis. Elle fait partie de ces “grands produits” pour lesquels les séries statistiques ne permettent pas obligatoirement de rentrer dans le détail de l’activité commerciale. Le marché francilien a vu ses apports en pommes régulièrement baisser sur la décennie : passant de 80 241 t en 1998 à 46 913 t en 2008, ceux-ci ont pratiquement été divisés par deux sur la période. Le tonnage est passé sous la barre des 50 000 t entre 2006 et 2007. Le produit français tout comme le produit importé est concerné : de 63 379 t (en 1998) à 39 648 t (en 2008) pour le premier, de 16 862 t (en 1998) à 7 265 t (en 2008) pour le second.
La baisse régulière des approvisionnements sur le Min trouve son explication dans l’évolution de la demande de la distribution. En effet, il est à noter depuis quelques années une progression non négligeable de l’offre de pomme en unité de ventes consommateurs c’est-à-dire un type de conditionnement unitaire indissociable comme le sachet 2 kg ou la barquette 4 fruits. Selon une enquête du Service du Nouvelles des Marchés (SNM), le nombre de références en pommes préemballées dans les GMS représentait 34 % de l’offre globale l’an passé contre 24 % en 2007. A eux seuls, les sachets de 2 et 3 kg représentent la moitié de l’offre du préemballé : 43 % pour le sachet de 2 kg et 7 % pour le sachet de 3 kg. Avec presque 32 % de l’offre en préemballé, le pourcentage de produit conditionné dans le hard discount est sensiblement le même qu’en GMS. Les sachets de 2 et de 3 kg couvrent 67 % de l’offre en hard discount. Or, ce type de produits demeure l’apanage des grands producteurs français qui se sont dotés des équipements idoines pour assurer cette demande. Rungis, en tant que marché de gros, reçoit surtout de la pomme en vrac ou en plateaux et le nombre d’opérateurs susceptibles de développer l’emballage en unité de ventes consommateurs ne sont pas légion. Ainsi, c’est tout un pan d’activité qui échappe aux grossistes du marché. Mais, ce qui, paradoxalement, leur laisse aussi toute place pour développer des offres différenciées, fondées essentiellement sur des variétés de pommes moins répandues. Celles-ci répondent néanmoins aux besoins d’une clientèle de détaillants soucieux de se démarquer de leur concurrence avec un produit plus original.